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- BLOG OFFICIEL DU GOUVERNEMENT PROVISOIRE PIED-NOIR EN EXIL - Fédération des Deux Rives
31 août 2017

RETOUR SUR LE MALHEUR PIED-NOIR

LOGO LE POINT

Par JEAN-MICHEL DÉCUGIS, CHRISTOPHE LABBÉ ET OLIVIA RECASENS

            «Un jour à Sidi Bel Abbes, où nous vivions, le manège d'enfants s'est fait mitrailler par le FLN. Des tas de gamins sont morts, d'autres ont été grièvement blessés. »Alain Afflelou, PDG du groupe du même nom, a 12 ans en 1962 quand il quitte l'Algérie. Ses parents sont boulangers et appartiennent à la communauté juive pied-noire. « La Légion étrangère a arrêté les tueurs et exposé leurs corps massacrés à la population. Je suis allé les voir et, comme tout le monde, j'avais le sourire. Nous n'étions pas des fascistes. Il faut replacer tout cela dans le contexte. Si les attentats dans le métro à Paris avaient duré un an, comment les gens auraient-ils réagi ? »

Le débat actuel sur la torture a ravivé le malaise des rapatriés. Ils ne supportent plus d'être jugés par l'opinion publique responsables de la « sale guerre ». Dans l'inconscient collectif, les musulmans se seraient révoltés comme un seul homme contre les pieds-noirs, qui les exploitaient, obligeant l'armée française à voler à leur secours. Un reproche qui a l'effet du sel sur une plaie jamais cicatrisée.

Dans les mois qui suivent la signature des accords d'Evian, le 18 mars 1962,1 200 000 Français d'Algérie, soit 10 % de la population locale, vont quitter leur terre natale sans espoir de retour. Ils fuient un climat de terreur instauré par le FLN et la surenchère meurtrière de l'OAS (Organisation armée secrète). « Ma tante et mon oncle ont été déchiquetés par une grenade au cinéma à Mostaganem, le surveillant général de mon lycée poignardé dans une rue de Bel Abbes... Sur la place Carnot, dans un café, il y avait une grenade dans un couffin. Trois jeunes filles ont été tuées sur le coup, les trois plus jolies filles de Bel Abbes... L'objectif était de semer la terreur, de nous obliger à partir » , raconte encore Alain Afflelou. Un départ précipité, avec le plus souvent une ou deux valises pour tout bagage. C'est la plus grande migration jamais absorbée par la métropole. Les pieds-noirs forment aujourd'hui en France, avec leurs enfants, une communauté de près de 3 millions de personnes.

On les voyait riches colons alors que la majorité d'entre eux étaient artisans, ouvriers, petits fonctionnaires, citadins modestes votant au centre ou à gauche. De Bab el-Oued, Oran ou Sétif ils ont ramené le mal du pays, et une rage de réussir qu'ils ont transmise à leurs enfants. Ils sont repartis de zéro dans une métropole hostile que beaucoup découvraient pour la première fois. Aujourd'hui les pieds-noirs veulent être reconnus pour ce qu'ils sont : des victimes de l'Histoire dont certaines pages ont été occultées. C'est le sens des deux plaintes déposées contre X le 13 mars pour « crime contre l'humanité », « enlèvements et arrestations arbitraires ».

A l'origine de ces deux plaintes, onze familles et l'association Jeune pied-noir (1). Il s'agit pour elles de faire reconnaître la responsabilité de la France dans la disparition de plusieurs milliers de pieds-noirs enlevés après le cessez-le-feu, par le FLN ou les « marsiens », ces nationalistes de la dernière heure. Du 19 mars au 31 décembre 1962, officiellement 3 019 Européens sont kidnappés, quasiment sous les yeux de l'armée française, qui reste l'arme au pied (2) ; 1 773 n'ont jamais réapparu. En proportion, il y a dix fois plus de disparitions en Algérie durant cette période qu'en Argentine dans les années 70 sous la dictature ( voir Le Point n° 1534 ). Pourtant, le dossier est occulté, peut-être parce que les morts ont été encore plus nombreux chez les soldats français, les harkis et naturellement les Algériens.

Des fauteurs de guerre

Quarante ans après, alors que le débat fait rage sur les exactions commises par l'armée française, les familles de disparus demandent « vérité, justice et mémoire » sur le sort réservé aux pieds-noirs. « La France a laissé disparaître nos enfants, nos frères, nos mères, nos parents sans rien faire », affirme, les larmes aux yeux, Anne-Marie Danon, dont le frère, André, 29 ans, agriculteur, a disparu le 8 mai 1962 entre Orléansville et La Guelta. « L'important était de ne pas rompre les accords d'Evian si longuement négociés. Il fallait coûte que coûte éviter de relancer le conflit. Ils ont été sacrifiés pour des raisons politiques. La France doit le reconnaître. Il ne faut pas qu'ils disparaissent une deuxième fois dans l'oubli. »

Pourquoi cette action judiciaire aujourd'hui ? Pendant des années, les pieds-noirs n'en ont parlé qu'entre eux ou se sont murés dans le silence face à l'incompréhension de l'opinion qui les désignait comme des fauteurs de guerre. « J'étais institutrice. Le jour où j'ai évoqué avec une collègue métropolitaine l'assassinat de mon père par le FLN, elle m'a rétorqué : un colon de moins, mon fiancé n'ira pas faire son service militaire en Algérie. A partir de ce jour-là, j'ai caché mon identité pied-noire. Mais aujourd'hui je ne veux plus avoir honte. »

« Une histoire à sens unique »

Certains pieds-noirs ont décidé de briser le silence. Ainsi, un rapatrié se présente comme candidat à la prochaine élection présidentielle. Son ambition n'est bien sûr pas de s'installer à l'Elysée, mais de « rétablir la vérité sur les Français d'Algérie ». Jean-Félix Vallat est né à Mascara en 1950. Il a grandi à Thiersville, un petit village dont son père était le maire et sa mère l'institutrice. Tous les deux ont été assassinés en 1958 par le FLN. « On les a tués pour ce qu'ils représentaient : la France. Cela s'est passé le 8 avril. Nous rentrions tous en voiture à la ferme, j'étais à l'arrière avec mes deux frères, il faisait nuit. Un commando du FLN avait tendu une embuscade, ils ont mitraillé la voiture, mon père en a perdu le contrôle et percuté un arbre. Ma mère a eu le réflexe de rabattre le siège arrière en nous criant : cachez-vous ! Les tueurs ne nous ont pas vus, ils ont égorgé nos parents sous nos yeux » (3).

Aujourd'hui, Jean-Félix Vallat dirige une exploitation agricole dans le Tarn. Il y a un mois encore, ses enfants ignoraient tout de son passé. Sa fille, Marion, 23 ans, étudiante, a appris les conditions de l'assassinat de son grand-père et de sa grand-mère lors d'une apparition de son père à la télévision. « Je voulais la protéger. Maintenant, elle doit savoir » , justifie Jean-Félix Vallat. Sa décision de se présenter est une réaction à la proposition de loi - avortée - tendant à faire du 19 mars une journée commémorative de la guerre d'Algérie. « J'ai été révolté. Pour nous, la guerre d'Algérie ne s'arrête pas le 19 mars. Au contraire, c'est à partir de cette date que le FLN massacre les harkis et s'acharne sur les pieds-noirs, à coups d'enlèvement. On en a assez de voir l'histoire que nous avons vécue racontée à sens unique. »

Assez aussi des clichés qui leur collent à la peau. « Le riche colon pied-noir est un mythe », s'insurge l'universitaire Jean-Jacques Jordi, qui, en tant que pied-noir, a été le premier à étudier l'histoire des rapatriés d'Algérie (4). A peine 1 % des Français d'Algérie sont des colons (propriétaires terriens). 12 000 personnes au total, dont 300 sont vraiment riches. Le niveau de vie moyen des Français d'Algérie est inférieur de 20 % à celui de la métropole. Les classes aisées représentent moins d'un tiers de la population. « Les hommes de ma famille étaient pauvres et sans haine, et n'ont jamais exploité ni opprimé personne » , a écrit Albert Camus en 1958 dans « Chroniques algériennes ». « Les trois quarts des Français d'Algérie leur ressemblaient » , conclut-il.

Il s'agit pour beaucoup de réfugiés économiques venus d'Espagne, d'Italie ou de Malte ; d'Alsaciens qui fuient les Prussiens ; d'exilés politiques, communards, antifascistes italiens, républicains espagnols. Ce sont aussi 140 000 juifs séfarades enracinés depuis plus de deux mille ans en Algérie et devenus français par décret en 1878. « Sur trois générations, j'ai eu une grand-mère espagnole, une arrière-grand-mère juive et un arrière-grand-père berbère », souligne Catherine Camus, la fille du prix Nobel de littérature que Le Point a rencontrée dans la maison de son père, à Lourmarin, dans le Luberon (voir encadré page 71).

On a présenté tous les pieds-noirs comme des sympathisants d'extrême droite, sous couvert de l'appartenance à l'OAS. La réalité est plus complexe. « Alger, en 1936, vote pour le Front populaire » , rappelle Jean-Jacques Jordi. L'adhésion des pieds-noirs à l'Organisation armée secrète est avant tout une réaction populaire au sentiment de trahison et à l'abandon de l'Algérie française. Un rejet de la politique du général de Gaulle qui conduit à l'indépendance. « Le quartier populaire de Bab el-Oued, à Alger, devient en 1961 le bastion de l'OAS alors que quelques années auparavant le Parti communiste y récoltait 30 % des voix », précise-t-il. Dans un climat de chaos et de désespoir, les pieds-noirs se raccrochent à l'OAS comme à une bouée de sauvetage, avant de s'en détacher à mesure que le mouvement sombre dans une violence aveugle. Néanmoins, l'étiquette d'extrême droite reste aujourd'hui collée aux rapatriés, en dépit des analyses électorales.

La mauvaise image des pieds-noirs est intimement liée au rejet de la guerre d'Algérie dans l'opinion. « Les pieds-noirs doivent assumer le péché collectif du colonialisme » , précise la sociologue Jeannine Verdès-Leroux, directrice de recherche au CNRS (5). « Après guerre, toute la classe politique, Pierre Mendès France en tête, magnifie l'oeuvre civilisatrice accomplie en Algérie par les pieds-noirs. On considère que, malgré les erreurs et les drames, elle est une avancée sur la voie du progrès. Puis, dans un contexte international de décolonisation, tout bascule. Les colons sont décriés et, avec eux, tous les Français nés en Algérie. »

Paris dépassé par l'exode

Des images péjoratives sont véhiculées dans la presse par de grandes signatures comme François Mauriac. Les Français d'Algérie deviennent ainsi des brutes, riches, oppressives et réactionnaires. Les récits des appelés, de retour en métropole, ne font que renforcer ces clichés. « Ils se plaignent d'avoir été envoyés en Algérie pour défendre des colons qui ont fait fortune en faisant "suer le burnous" » , affirme Jeannine Verdès-Leroux.

Le mal est fait. Lors de l'exode, en 1962, chez les Français, c'est l'indifférence et l'hostilité qui dominent. Du jour au lendemain, les pieds-noirs abandonnent leur ferme, leur villa, leur appartement. Plutôt que de laisser leurs biens, certains préfèrent tout détruire. Jean-Marc Lopez, retiré aujourd'hui à Six-Fours, dans le Var, a 10 ans à l'époque quand il assiste à ces scènes de départ surréalistes. « Nos voisins ont détruit les ascenseurs, démonté les rampes d'escalier, brûlé leurs voitures. Il ne fallait pas traîner sous les balcons, sous peine de recevoir une télévision, un frigo ou une machine à laver sur la tête. »

A partir du mois d'avril, on ne trouve plus de valises en Algérie. Les familles en sont réduites à fabriquer leur propre valise avec des planches en bois. Sur les quais des ports d'Oran et d'Alger, dans les halls d'aéroport, des milliers de femmes, d'hommes, d'enfants, de vieillards attendent, agglutinés, nuit et jour, une place dans un paquebot ou un avion. Emile Ingignoli, 65 ans, douanier sur le port d'Oran, n'oublie pas ces journées d'hystérie collective. « Les gens dormaient par terre. Ils n'avaient ni eau ni nourriture. Pour ne pas perdre leur tour dans la queue, certains urinaient et déféquaient sur place. Une image hante encore mes rêves quarante ans plus tard : celle d'un jeune couple qui transporte un bébé mort dans une valise. Il n'avait pas voulu abandonner en Algérie le corps de son enfant. »

A Paris, on est complètement dépassé par l'ampleur de l'exode. Le gouvernement prévoyait seulement le retour de 400 000 pieds-noirs sur quatre ans. On en enregistre un million en trois mois ! Paris fait tout pour ralentir ces départs massifs qui décrédibilisent les accords d'Evian censés garantir « une paix tranquille » . On tente donc de rassurer et de calmer la population. Jean-Marc Lopez se souvient que les rues d'Alger étaient inondées de tracts visant à calmer la population. « Des haut-parleurs installés sur des camions militaires haranguaient la foule pour l'assurer du soutien de l'armée et l'inciter à rester. »

En vain. Incapable d'empêcher cet exode massif, le gouvernement essaie de le minimiser. Le 26 juin, le secrétaire d'Etat aux Rapatriés, Robert Boulin, annonce en conseil des ministres 169 000 départs seulement. Il affirme que le rythme est le même qu'en juillet 1961 et en déduit que les pieds-noirs ont avancé d'un mois la date de leurs vacances.

« Halte au péril pied-noir »

A leur arrivée en France, la majorité des rapatriés ne savent pas où aller. On les croit riches, mais ils n'ont pas d'argent en poche. Michelle Beauceville, 60 ans, installée sur les hauteurs d'Aubagne, dans une villa cossue, n'oublie pas le mépris des passagers du train Marseille-Lyon dans lequel elle est montée le 27 juin 1962. « J'avais 20 ans. J'arrivais de Blida, seule, avec trois enfants de 2 à 5 ans et six valises. Le train était bondé. Un contrôleur a demandé au micro si quelqu'un voulait laisser sa place à une jeune rapatriée avec trois enfants. Personne ne s'est levé. Au bout de deux heures, un ressortissant belge qui venait de monter dans le train m'a proposé sa place et offert des gâteaux aux enfants. Quand je l'ai remercié, il m'a simplement dit : "Je vivais au Congo, moi aussi j'ai connu ça." »

A Marseille, des affiches hostiles recouvrent les murs de la Joliette. On y voit deux grands pieds, noirs, au centre d'une carte de France. Au-dessous, cette inscription : « Halte au péril pied-noir » . Jean-Jacques Jordi affirme qu'il a retrouvé dans les archives du port de Marseille la trace de nombreux vols ou sabotages : des dockers ont même trempé des caisses appartenant à des rapatriés dans l'eau du port avant de les laisser sur les quais au soleil pendant des heures. Il y a aussi des vols. « Un quart des biens débarqués par bateau se sont volatilisés en arrivant dans la cité phocéenne » , précise l'historien.

La détresse des nouveaux arrivants est exploitée : le prix des loyers, des pas-de-porte, des cautions double ou triple. A l'époque, Maurice Cazorla, 74 ans, était courtier à Montpellier. « 90 % des affaires proposées étaient des escroqueries. Les pieds-noirs représentaient des pigeons idéaux. Ils étaient dans l'urgence et ne connaissaient ni les terres, ni les cultures, ni les us de la France », se souvient-il. Certaines familles d'agriculteurs paient encore les pots cassés de ces mauvaises acquisitions. Guillaume Raymond, 39 ans, est aujourd'hui surendetté parce que son père, rapatrié d'Algérie, a acheté en 1962 près de Hyères des terrains agricoles qui se sont révélés inondables. « Tout le village le savait, mais personne ne le lui a dit. Je me retrouve aujourd'hui avec 7 millions de francs de dettes, à la tête d'un patrimoine invendable, à essuyer des inondations qui ruinent tout mon travail. »

Un modèle de réussite

Les enfants sont aussi en butte à l'hostilité ambiante. Dans les classes, on raille leur accent, leurs maladresses dues à un changement brutal de repères. Marcel Camicci, 44 ans, aujourd'hui artisan à Sigean, dans l'Aude, considère sa scolarité comme la « période noire de [sa] vie » . En 1962, sa famille venait de Bône, où elle possédait une ferme. Elle s'est retrouvée à Pézenas, sans argent, dans un baraquement de transit. « J'avais 3 ans quand je suis parti d'Algérie. Pourtant, en CM2, l'institutrice m'a dit : "D'où tu viens ? Tu ne peux rien comprendre." J'ai passé l'année au fond de la classe. »

Dans la cour de l'école, Marcel et les autres petits pieds-noirs sont tenus à l'écart, isolés. « On était les souffre-douleur. Mais très vite les Arabes sont arrivés, et tout a changé. Ils vivaient le même racisme. On s'est retrouvés ensemble contre les Français. Je traînais toujours avec eux, en cachette de mes parents, qui ne voulaient pas que je les fréquente. »

Les familles de rapatriés sont éparpillées dans toute la France. Beaucoup se retrouvent dans le Sud, où elles vont même créer de toutes pièces Carnoux-en-Provence. Une commune qui compte aujourd'hui 8 000 habitants, dont la moitié sont des pieds-noirs. D'autres familles se retrouvent en Alsace, en Bretagne ou dans le Nord, où elles bénéficient d'une prime géographique mise en place pour « désengorger » le Sud. Au-delà de l'exode, c'est tout un environnement familial qui s'écroule.

Et puis, il faut refaire sa vie. Sans guère d'aide pour commencer. En fait, les familles qui ont tout perdu devront attendre huit ans pour que l'Etat commence à les dédommager. En 1997, au terme de l'indemnisation, les sommes versées représenteraient 40 % de la valeur des biens estimés au moment du départ. En 1962, un rapatrié au chômage, chef de famille, doit se contenter d'une « allocation de subsistance » de l'ordre de 400 francs par mois. Pourtant, selon un sondage réalisé cette année-là, 31 % des Français jugent l'aide apportée aux rapatriés « excessive » et 36 % « suffisante » . Dans la même étude, 53 % des sondés estiment que les rapatriés ne font aucun effort d'adaptation.

La suite prouve le contraire. A côté de tous ceux qui se sont fait un nom, d'Alain Afflelou à Yves Saint Laurent en passant par Paul Quilès, Jean-Paul Belmondo ou encore le prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji, l'immense majorité des pieds-noirs constitue un modèle de réussite professionnelle et d'intégration sociale. Jean-Claude Scotto est aujourd'hui psychiatre à la retraite : « Je suis arrivé à Marseille à l'été 1962 avec 96 autres internes des hôpitaux d'Alger. 50 d'entre nous sont devenus professeurs de médecine, alors qu'en moyenne seulement 10 % des internes deviennent professeurs d'université. » La réussite est pratiquement la même dans toutes les disciplines. Les pieds-noirs ont dû s'adapter coûte que coûte. Beaucoup n'ont pas hésité à changer de métier du jour au lendemain. Une capacité d'entreprendre que Jeannine Verdès-Leroux attribue en partie à l'esprit pionnier, hérité des réfugiés politiques ou économiques qui avaient « défriché » l'Algérie. Catherine Camus y voit, elle, « une similitude frappante avec les Américains » . « La plupart des pieds-noirs avaient des origines humbles, multiples, un attachement profond au drapeau, le goût des grands espaces et le sentiment que tout était possible... » En mars 1976, un rapport de la Documentation française intitulé « Les rapatriés d'Algérie en France » dresse un bilan de l'intégration pied-noire. Il souligne « le modernisme » , « l'ouverture d'esprit » , « l'imagination » et « l'audace » de cette communauté, pour conclure : « Le rapatrié est une chance pour la France. » Certes, les pieds-noirs ont débarqué dans une métropole en pleine croissance, qui ne connaissait pas le chômage. Mais ils en ont accéléré la transformation économique et sociale. Paradoxalement, l'exode a aussi été un atout pour beaucoup d'enfants de pieds-noirs. C'est du moins l'analyse de Jean-Jacques Jordi : « Les parents ont souvent vécu un déclassement dans l'échelle sociale. Pour compenser, ils ont tenu à ce que leurs enfants fassent des études. Cela n'aurait pas été forcément le cas en Algérie, surtout pour les familles modestes. De leur côté, les enfants se sont souvent sentis investis d'une mission, celle de réussir. »

Mais derrière la façade de la réussite se cachent parfois des séquelles psychologiques dont il est difficile de cerner l'ampleur. Des médecins ont eu à traiter des pieds-noirs traumatisés : « J'ai soigné une patiente qui a fait des cauchemars pendant vingt ans. Elle revivait sans cesse l'incendie de sa ferme en Algérie », se souvient le professeur Scotto. « La plupart n'ont sûrement pas eu le réflexe d'aller consulter un psychiatre ou un psychologue. » Le combat associatif a souvent fait office de thérapie de groupe. « Mon salut, je l'ai trouvé en rejoignant une association, il y a huit ans, confie Marcel Camicci. J'ai hérité du traumatisme que mes parents n'ont pas réussi à gérer. Je n'ai jamais pu en parler avec eux. Ils étaient trop repliés sur eux-mêmes. »

Pour beaucoup de pieds-noirs de la première génération, aux blessures psychologiques s'ajoute la douleur de l'exil, qui demeure, quarante ans après. Même si, officiellement, il ne s'agit toujours que d'un « rapatriement ». La sociologue Jeannine Verdès-Leroux raconte : « J'ai interrogé pour mon enquête plus d'une centaine de pieds-noirs. Presque tous se sont mis à pleurer. Hommes ou femmes, quels que soient leur âge ou leur statut social. »Le professeur Scotto, qui nous a confié avoir rêvé d'Alger tous les soirs pendant vingt et un ans, explique : « L'exilé politique garde toujours en lui l'espoir d'un retour. Mais, pour nous, l'exil est irrémédiable parce que le pays que nous avons quitté n'existe plus. »

Les rapatriés n'ont pas laissé seulement une terre, ils ont aussi abandonné leurs morts. Beaucoup de cimetières sont aujourd'hui à l'abandon quand ils n'ont pas été profanés. Le fait de le savoir empêche tout oubli, tout deuil chez beaucoup de pieds-noirs.

Aujourd'hui, nombre de pieds-noirs en veulent profondément à la France d'hier mais pas aux Algériens d'aujourd'hui. Tous ceux qui sont retournés en Algérie depuis racontent l'accueil chaleureux qu'ils ont reçu en tant que pieds-noirs. Autant de signes qui entretiennent chez les rapatriés le sentiment douloureux que, si les deux communautés n'avaient pas été broyées par l'Histoire, elles auraient pu continuer à vivre ensemble. D'où cette impression d'énorme gâchis dont parle Jean-Jacques Jordi. La veille de l'indépendance de l'Algérie, sa famille a fait précipitamment ses bagages. « Il y avait deux valises pour cinq personnes. Je n'ai eu le droit d'emporter qu'un seul jouet. »Jean-Jacques Jordi a longtemps hésité entre les boules de pétanque qu'on lui avait offertes à Noël et une diligence en fer tirée par des chevaux en plastique.« J'ai choisi les boules. Mais, avant de partir, je suis allé enterrer la diligence dans la cour. Quarante ans après, je me dis qu'il faut que je retourne là-bas pour voir si mon jouet y est toujours. »

Source

RETOUR LIBRES ÉCRITS CITOYENS- ARTICLES DÉDIÉS

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31 août 2017

COURRIER AU CHEF DE L'ETAT - ACTUALITES

Merci, Monsieur le Président, de  nous faire bénéficier de vos informations militaires en tant que Chef de l'Etat. un certain nombre de nos frères militaires en retraite se mettent à notre disposition dans le cadre du SERES (Service de Renseignement et de Sécurité).

chef.etat@etat-pied-noir.org

http://etat-pied-noir.org

Votre nouvelle messagerie est transmise à ceux qui doivent la connaître et qui peuvent désormais relayer tous vos messages ou prendre directement contact avec vous.

Nombreux, nombreuses, sont celles et ceux qui nous rejoignent. C'est inespéré.

Le séminaire interministériel de la Principauté des Deux Rives qui se tiendra à Saint André les Alpes (04) les 2 et 3 septembre, sous la conduite éclairée du Haut Conseiller d'État, va permettre de fixer les idées et de mettre en place l'architecture, le socle de notre État Pied-Noir. 

Une dernière bonne nouvelle : nous allons signer le compromis d'achat de notre premier territoire : 285 hectares de bonnes terres. Les éléments du dossier sont entre les mains du Notaire.

A titre indicatif, le Vatican, État de l'Organisation des États Unis n'affiche que 40 hectares. 

Nous sommes désormais 143 bénévoles à travailler dans le cadre des structures de l'Etat tant en France (Nice et Montpellier) qu'à l'étranger.

Nous allons déposer notre dossier à l'UNPO (http://www.unpo.org) dans le cours de la semaine prochaine.

Vingt associations pieds-noirs nous rejoignent.

Une nouvelle Nation est en train de naître. N'en doutons plus !

Je demande à toutes celles et ceux qui reçoivent ce message de le répercuter à tous leurs amis et à toutes leurs connaissances.

La France est peut être en marche !

Nous, nous sommes en route !

Haute considération.

Jacques Villard

Maître Jacques Villard Mandataire Judiciaire Président du Conseil des Ministres

Principauté des Deux Rives Montpellier - France 0643120935

jacquesvillard34gmail.com

gppne.pcm@gmail.com

compas.oing@gmail.com

 

https://www.youtube.com/watch?v=hkSyyc48PCo

https://www.youtube.com/watch?v=QbdXm2DYi50

https://www.youtube.com/watch?v=ZlasqT8tJVc

https://www.youtube.com/watch?v=FtviT-fS2Qc

“La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.”

Albert Camus : l'homme révolté

RETOUR COMMUNIQUÉS ET DÉCLARATIONS OFFICIELLES

28 août 2017

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

LOGO

Paris, le 25 août 2017

PRINCIPAUTE DES DEUX RIVES

(Etat Pied-Noir à l’Ouest de la Méditerranée)

ARCHITECTURE POLITIQUE ACTUELLE

Chef de l’Etat : Professeur Pierre GRANES, Astrophysicien, Membre de l’Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres, Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques, Commandeur dans l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint Lazare de Jérusalem

Président de l’Assemblée Nationale : Docteur Jean de COMBREDET, Bio-énergéticien, acupuncteur, Membre de l’Administration préfectorale, Membre de l’Association Française des Thérapeutes.

Président du Conseil des Ministres : Maître Jacques VILLARD, Mandataire Judiciaire Ad Hoc, Dernier Intendant Général de l’Ecole Catholique Royale et Militaire de Sorèze, Président du Comité Œuvrant en Méditerranée pour la Paix, l’Assistance sociale et la Solidarité (COMPAS), ancien fonctionnaire du Ministère des Finances.

Président du Conseil des Experts, des Scientifiques, des Analystes et des Rationalistes Maître Jean MORELON, Mandataire Judiciaire, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Président du Cercle Europa.

Conseil des Ministres

Ministre de l’Economie et des Finances :

Maître Serge COMOLLI, Avocat,

 

Ministre de la Justice et Garde des Sceaux :

Maître Pascal OUDIN, Avocat,

 

Ministre du Territoire, de l’Ecologie et du Développement durable :

Ingénieur Charles BEINIO, Chef d’entreprise, Ingénieur de l’Industrie

 

Ministre de l’Intérieur et de la Fonction Publique,

Ingénieur Christian GOUCHET, Auditeur à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale, Ingénieur de l’Industrie

 

Ministre de l’Education Nationale, de la Formation et de la francophonie, Professeur Maria DIAMANDIEVA : Mathématicienne, Astronome,

 

Ministre de la Communication :

Conseiller Manuel GOMEZ, Journaliste, Ecrivain

 

Ambassadeur Extraordinaire en Afrique Centrale, ayant rang de Ministre, : Son Excellence Antoine NKOLO-LAWSON, Journaliste, Ecrivain, Président de l’Agence de Presse Infos Plus Gabon,  :

 

Ambassadeur Extraordinaire dans les Balkans, ayant rang de Ministre, : Son Excellence Jean JANJIS, Ingénieur, Chef d’Entreprise

RETOUR COMMUNIQUÉS ET DÉCLARATIONS OFFICIELLES

25 août 2017

L'ASSOCIATION PATRIA NOSTRA

L'association Patria Nostra est née à Paris le 13 avril 1972.
Son siège social fut établi au 5, Quai Voltaire dans le 7ème Arrondissement grâce au GNPI (Groupement National Pour l'Indemnisation) et la MAFA (Maison des Agriculteurs Français d'Algérie).
Continuant l'action de l'opération Heitmatlos du Front National des Jeunes Rapatriés (FNJR), elle eut pour but d'installer les Pieds-Noirs sur une terre, en territoire qui soit la propriété de leur Peuple.
Le Président National de cette action inédite fut Jacques Villard, actuel Président du Conseil des Ministres du Gouvernement Provisoire Pied-Noir en exil.
Il était secondé par Gérard Garcia, le secrétaire National.
L'association parut au Journal Officiel de la République Française le 27 Avril 1972 page 4405 au titre de la Préfecture de Police de Paris.
Les Fondateurs furent :
Jacques Villard, né le 7 janvier 1946 à Alger, Président National,
Gérard Garcia, né le 4 avril 1948 à Oran, Secrétaire National,
Georges Pecollo, né le 24 mars 1943 à Alger, Trésorier National,
Michèle Simonin, née le 16 novembre 1946 à Alger,
Daniel Bagou, né le 1er novembre 1942 à Alger,
Gorges Vella, né le 7 mars 1949 à Constantine
Francine Moreau-Siossat, née le 5 août 1949 à Bizerte,
Simone Grisoni, née le 28 novembre 1948 à Tunis,
René-Georges Lhomme, né le 13 septembre 1948 à Alger,
Pierre Lambert, né le 8 mai 1950 à Meknès..
Dans le même temps, Patria Nostra essaima à Marseille, 37, Rue Cavaignac dans le 13ème Arrondissement.
L'Association marseillaise parut le 16 juillet 1972 au Journal Officiel de la République Française page 7537.
Les fondateurs marseillais furent :
Vincent Coniglio, né le 11 avril 1949 à Tunis, Président,
Henry Sintès, né le 15 mars 1949 à Alger, Secrétaire,
Yves, Babic, né le 4 mars 1949 à Alger,
Ainsi, il est faux de dire que les Pieds-Noirs n'étaient que des français originaires d'Algérie.
Nous étions bien à l'époque en compagnie de nos frères originaires de Tunisie et du Maroc.
La cause était commune mais elle fit pas l'unanimité chez les Pieds-Noirs, même si le Général Jouhaud nous apporta immédiatement son soutien le plus total.
Un détail significatif, Jacques Villard fut obligé de démissionner de son poste de secrétaire général du Front National des Jeunes Rapatriés..
Il ne peut y avoir aucune confusion entre ce Front National des Rapatriés et le Front National qui balbutiait, à l'époque.
Il serait bien que les anciens Fondateurs de l'époque rejoignent aujourd'hui le Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil qui reprend la mission de faire entrer les Pieds-Noirs à l'ONU et par la grande porte.

Charles Henri Castelin
Ancien Professeur d'Histoire au lycée français de Madrid.

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25 août 2017

ROGER CARCASSONNE-LEDUC

RCL

Un héros Pied-Noir de la Résistance EM Résistance Algérie Alias : Leduc Roger Carcassonne est né le 12 janvier 1911 à Marnia en Algérie. Industriel à Oran, il est mobilisé sur place en 1939 et sert comme sous-lieutenant au 8e Régiment du train. Envoyé en Tunisie, il comparaît devant la justice militaire pour avoir fait afficher et distribuer le texte de l'appel du 18 juin du général de Gaulle. Finalement rapatrié avec son unité à Oran, il est démobilisé le 28 août et cherche immédiatement avec son frère Pierre à rejoindre l'Angleterre par Gibraltar, en vain.

Il organise, toujours avec son frère et quelques amis dont le capitaine Louis Jobelot, un groupe qui se livre à une propagande discrète et essaie de rassembler le plus de monde possible. En mars 1941, à Oran, le capitaine Jobelot lui présente Henri d'Astier de la Vigerie avec lequel il sympathise immédiatement. Après plusieurs entrevues, les deux hommes décident de créer un mouvement, qui regroupera tous ceux qui veulent poursuivre le combat contre les Allemands.

Roger Carcassonne se charge avec son frère du recrutement et du contrôle des groupes de choc et des agents de renseignement. Au mois d'août 1941, à Alger, il rencontre José Aboulker, étudiant en médecine et fils du professeur Henri Aboulker, qui s'est également engagé dans la résistance. Les deux hommes décident de se tenir au courant de leurs activités, sans toutefois fédérer leurs organisations respectives. Carcassonne à Oran, Aboulker à Alger vont chacun poursuivre leurs activités centrées sur les opérations des groupes armés et sur le renseignement (création d'un centre d'informations civiles et militaires).

En 1942, Carcassonne envoie son frère à Alger pour mettre José Aboulker en relation avec Henri d'Astier de la Vigerie. Par ailleurs, il se charge des frais du groupe d'Oran et finance également l'organisation pour toute l'Afrique du nord.

En novembre 1942, lors du débarquement allié en Afrique du nord, en tant que chef régional de la résistance en Oranie, Carcassonne donne à ses chefs de groupe les missions suivantes, qui ont été établies en liaison avec le commandement allié :

- Neutraliser les transmissions des autorités de Vichy, arrêter le préfet.

- Établir les liaisons radio avec la flotte alliée.

- Préparer les zones d'atterrissage des parachutistes, envoyer des guides au-devant des troupes débarquées.

- Empêcher le sabotage du port. Sous le feu, il établit des liaisons avec les postes de commandement des forces alliées, qui contribuèrent beaucoup au succès des opérations.

Roger Carcassonne a donc joué un rôle décisif dans la préparation du plan de débarquement, en travaillant en étroite collaboration avec des envoyés spéciaux des armées alliées. Un plan de débarquement dont l'exécution a été couronné de succès.

Roger Carcassonne est ensuite envoyé en Grande-Bretagne, il est affecté à l'État-major et participe à l'organisation de missions spéciales en territoire occupé. A la fin de la guerre, il regroupe dans "l'Association du 8 novembre 1942" ses camarades qui avaient résisté en Afrique du nord.

Roger Carcassonne est décédé le 10 décembre 1991 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

• Commandeur de la Légion d'Honneur

• Compagnon de la Libération - décret du 5 novembre 1945

• Croix de Guerre 39/45

• Médaille de la Résistance

• Bronze Star Medal (USA)

PUBLICATION : • La première victoire, 8 novembre 1942, Ed. Louis Pariente, 2000

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18 août 2017

CHRONIQUE D’UNE TRAGÉDIE ANNONCÉE

Chers Amis, 

Je serai du 4 au 17 septembre sur la frontière bulgaro-turque. Il faut savoir aller sur les champs de bataille, faute de quoi on ne comprend plus rien. Je vous en dirais plus à mon retour. Nous nous dirigeons vers un grand drame. Que Dieu nous garde !

Bien fraternellement

Jacques 


CHRONIQUE D’UNE TRAGÉDIE ANNONCÉE 

Il y a quelques jours, le général italien Vicenzo Santo, interrogé par un journaliste sur la submersion migratoire actuelle, affirmait : « il suffit d’utiliser l’armée pour la mission qui est à l’origine de sa création, celle de défendre nos frontières. Il est tout à fait possible de mettre le holà à cette immigration désordonnée et massive. En quelques jours, l’armée italienne pourrait y mettre fin ».

Il a parfaitement raison, mais ces propos sont tenus par un officier général, donc un militaire, qui, comme tout militaire, qu’il soit Italien, Français, Allemand, Espagnol, Belge, Néerlandais, Polonais, Danois, ou Suédois s’est engagé au service de sa patrie pour laquelle il est prêt à se battre. Et il la voit aujourd’hui, pour le plus grand malheur de son peuple, sombrer vers le chaos orchestré par l’irresponsabilité de ses dirigeants politiques inaptes à commander en situation de crise majeure. Car ces dirigeants politiques, et pour nous Français, NOS dirigeants politiques, ne peuvent pas ne pas reconnaître que les propos tenus par ce général italien sont des propos réalistes et de bon-sens. Il suffit, en effet, de vouloir et d’ordonner. Un chef d’État responsable doit savoir que l’histoire est tragique mais que gouverner c’est prévoir, anticiper, et non pas être soumis à l’événement. En ne sachant pas décider ou en refusant de se déterminer face à l’événement, il ne fait que précipiter la tragédie en marche. Cette catastrophe aurait pu être évitée si, après l’éclatement en décembre 2010 de ce qu’on a appelé « le printemps arabe », des mesures préventives avaient été décidées dès le début de l’année 2011, avec la mise en place d’un « cordon sanitaire naval » face aux côtes libyennes élargi ensuite en Mer Égée, face à la Turquie. Et un général français – au moins un – analysait les conséquences possibles de ce « printemps arabe » et formulait ses inquiétudes dans un éditorial daté du 28 février 2011 (!) qui était transmis à nos parlementaires, députés et sénateurs ! Quelques extraits de ce document prémonitoire sur certains points méritent d’être rappelés ici. La totalité du document est disponible dans l’essai récemment publié aux éditions Apopsix « Quand la Grande Muette prendra la parole » (général A. Martinez), préfacé par Ivan Rioufol. Avec le recul de six années, on constate la faute impardonnable des responsables politiques européens et notamment français qui devraient rendre des comptes.

Face à cette révolution du monde arabo-musulman,
nécessité pour les Européens : anticiper ses effets & protéger leurs frontières
[extraits]

Une grande partie du monde musulman semble aujourd’hui ébranlée et bousculée dans ses certitudes. Alors que les islamistes proclament que l’islam dominera le monde et qu’ils élèvent le Coran au rang de constitution et la charia à celui de code de justice, un vent de révolte se lève progressivement dans cette frange territoriale qui s’étend du Maroc au Proche et Moyen-Orient. Inattendue, cette révolte qu’aucun expert n’avait prévue ou imaginée peut être qualifiée de véritable révolution qui marquera sans nul doute le XXIème siècle, non seulement à l’intérieur même du monde musulman mais surtout dans ses rapports avec l’Occident et donc avec le monde aux racines chrétiennes.

Reconnaissons que l’islam en tant que système politique – car il n’est pas seulement une religion – a prouvé son incapacité à procurer le progrès et le bien-être à ses sujets, maintenant la majorité de ces peuples dans l’ignorance, la pauvreté et le fanatisme. Ce système qui refuse les droits de l’homme au profit des seuls droits de Dieu a des siècles de retard sur le monde réel ce qui a créé un décalage considérable que le citoyen musulman moyen peut aujourd’hui découvrir enfin grâce au développement des moyens de diffusion de l’information et notamment de l’Internet. Le résultat ne peut être qu’explosif. Car rejeter pendant des siècles la modernité, les progrès de la science, l’accès à l’éducation et à l’instruction, a contribué à instaurer un retard colossal dans le développement de ces peuples et, par voie de conséquence, à entretenir un ressentiment à l’égard de l’Occident qui n’a cessé, lui, de progresser dans tous les domaines.

En réclamant aujourd’hui la liberté et la démocratie, ces peuples révoltés aspirent en fait au bien-être, comme tout être humain libre, et finalement aux valeurs et principes défendus par l’Occident. Ils reconnaissent de fait l’universalité de ces valeurs. On assiste ainsi paradoxalement mais objectivement au triomphe des valeurs portées par la pensée chrétienne à l’origine des droits de l’homme.

Il convient toutefois de rester prudent sur l’évolution du processus en cours et sur ses conséquences impossibles à cerner pour l’instant. Et si cette révolte a surpris tout le monde, les responsables politiques occidentaux, et particulièrement européens, se doivent à présent d’anticiper. Il y a urgence. […] il faut être lucide et ne pas accepter de suivre et subir les événements mais les précéder.

L’origine de la révolte est d’ordre social, provoquée par la misère et le chômage, et elle se produit dans des pays conduits par des régimes dictatoriaux ou des monarchies qui n’ont rien à voir avec la démocratie. Cela amène ces derniers à réprimer cette aspiration à plus de liberté avec une violence inouïe pour certains. Ces dictateurs ont maintenu leur peuple dans la pauvreté en stigmatisant l’Occident (forcément responsable de leur situation) alors que la plupart de ces pays disposent de richesses confisquées par leurs dirigeants. Incompétents, corrompus et irresponsables, ils n’ont rien appris de l’Histoire, et leur refus d’accepter l’évidence laisse augurer des lendemains douloureux, avec peut-être la mort au bout pour certains d’entre eux. […] Mais si les situations des pays concernés sont différentes, des points communs les rassemblent: ces peuples ont été maintenus, pour la plupart, dans la misère et la précarité, sont frappés par des taux de chômage ahurissants et ont été privés jusqu’ici de liberté, notamment d’expression. Le réveil sera donc violent. D’autant plus qu’un autre point commun les caractérise, la démographie, incontrôlée, facteur aggravant et véritable bombe à retardement. L’ensemble de ces points communs doivent rapidement être pris en compte par nos gouvernants, car, alors qu’on aurait pu s’attendre logiquement à ce qu’une partie des Tunisiens installés en Europe et notamment en France rentre au pays après le départ de leur président, c’est un flot de milliers de clandestins tunisiens, poussés par la misère, qu’on a laissé débarquer en deux jours en Europe. […] Le citoyen européen ne peut pas accepter cela. Imaginons la suite, lorsque les régimes libyen ou algérien auront été balayés. L’Union européenne doit condamner ces dictateurs et aider ces pays mais elle doit vite adopter des mesures concrètes et non pas, comme elle vient de le décider, la création d’un groupe de travail pour « prendre toute mesure urgente que la situation imposerait ». Des mesures fermes sont justifiées tout de suite par un état d’urgence à décréter en provoquant la réunion d’un Conseil européen extraordinaire. Il convient de coordonner nos moyens et les déployer immédiatement dans des actions préventives et dissuasives de surveillance et de contrôle au plus près des côtes du sud de la Méditerranée et, si nécessaire, d’intervention et de refoulement systématique des clandestins. Renforcer les moyens de contrôle et de refoulement à la frontière entre la Turquie et la Grèce, véritable passoire, est également impératif. Il faut empêcher que ne se réalise le scénario cauchemardesque du « Camp des saints » de Jean Raspail. Faire preuve d’attentisme dans ces circonstances serait non seulement coupable mais suicidaire pour nos pays, ce qui faciliterait en outre la tâche des islamistes.

De plus, ces organisations islamistes, bien conscientes de l’évolution du monde, ont probablement bien compris que la révolution à laquelle nous assistons aujourd’hui dans les pays musulmans à la périphérie de l’Europe devrait provoquer des changements […] ces organisations pourraient donc se radicaliser encore plus et tenter de provoquer le chaos là où elles le peuvent. Et le territoire européen ne sera pas épargné car ces islamistes y sont bien implantés et ils pourraient être beaucoup plus actifs et dangereux. […] On le voit donc, la situation est volatile et il est impossible pour l’instant de prédire non pas le futur mais le simple avenir immédiat. On sent bien que plus rien ne sera dorénavant comme avant et que ce XXIème siècle marquera l’Histoire.

À court terme, il faut, de toute façon, prévenir l’envahissement du territoire européen par des hordes de clandestins. C’est pour l’instant une priorité vitale que les gouvernants européens ne peuvent pas ignorer.

flux-dimmigration

Carte datant de 2014 (imaginez 2017…)

Six années après la rédaction de cet éditorial, on constate non seulement la confirmation de cette tragédie annoncée pour les peuples européens et concrétisée par cette invasion migratoire – amorcée dès le début de l’année 2011 mais amplifiée par l’État Islamique à un niveau qui a largement dépassé ses promesses faites à la fin de l’année 2014 – mais on mesure également la lâcheté et la culpabilité impardonnables et condamnables des dirigeants européens et donc français. Non seulement ils ont manqué à leurs devoirs à l’égard des peuples dont ils ont la responsabilité et qu’ils doivent protéger, mais, en étant incapables d’anticiper ce qui était pourtant prévisible, ils aggravent la situation. Alors, devant les drames qui se préparent, la réponse ne réside-t-elle pas dans la révolte des peuples européens qui doivent à présent réagir et forcer leurs dirigeants à inverser le cours funeste des choses ?

(Général A. Martinez)

Publié le 12 août 2017 par CHRYSIPPE Général (2s) Antoine Martinez Coprésident des Volontaires Pour la France du 10/08/2017

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17 août 2017

SOUSCRIPTION PNMA

Association "Les Pieds-Noirs du Monde et leurs Amis"

Cher(e)s Compatriotes et Ami(e)s

            Vous trouverez, en annexe, la lettre qui vous est destinée au titre de la souscription  que nous lançons afin de permettre à la Principauté des  Deux Rives (Etat Pied-noir en Méditerranée) de s'inscrire à l'UNPO.

            Que vous soyez Pied-Noir ou Ami des  Pieds-Noirs, répondez favorablement à notre initiative en  adressant un chèque de 90 € à l'ordre  de Maître Serge  Comolli, Avocat fiscaliste, Ministre de l'Économie et  des Finances de l'Etat Pied-Noir, 27  Allée Jean Monnet, 34430 Saint-Jean-de-Védas 0499512121 serge.comolli@orange.fr 

SOUSCRIPTION

            ​Vous recevrez un reçu immédiat pour votre don​ généreux.Cette inscription de notre État au sein de l'UNPO, devrait nous ouvrir la porte des relations  internationales.

            ​Bien entendu, je reste à votre entière disposition pour répondre à vos  questions et pour vous adresser tous les documents que vous  souhaiteriez.​  ​N'hésitez pas à  transmettre cette lettre à vos plus chers parents et amis  !Merci de tout  cœur.Bien  fraternellement​  Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil

Jacques  Villard Chef du Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil

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Les Pieds-Noirs dans le Monde et leurs Amis

Vous pouvez nous le retourner par la poste ou par mail après avoir imprimé, signé, et scanné le formulaire, à l'adresse suivante :

contact.pnma@free.fr

            Vous pouvez régler votre cotisation par chèque ou virement bancaire (voir le RIB ci-joint). En cas de virement merci d'indiquer les initiales de votre fonction afin de nous permettre d'identifier facilement chaque virement.

            Les cotisations sont admises à une réduction fiscale sur le territoire français ou UE au titre du mécénat (voir explications en fin de message). Vous pouvez donc faire un don en sus de votre cotisation et bénéficier de la réduction d'impôts pour votre don et votre cotisation.

"Chers compatriotes et ami(e)s, 

Le chef du Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil lance un appel à votre générosité et vous en  remercie par avance.

Tout don de quelque montant qui soit est le bienvenu pour soutenir l'action du Gouvernement dans ses démarches.

Le Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil a besoin de chacun de vous par votre aide financière certes, mais aussi par vos compétences, votre temps, votre bonne volonté.

Vous pouvez joindre le Chef du Gouvernement sur sa messagerie personnelle : jacquesvillard34@gmail.com 

Piednoirement vôtre."

Mécénat et avantages fiscaux :

Pour les particuliers :

La réduction d'impôt s'élève à 66 % des dons effectués dans la limite de 20% du revenu imposable du mécène.

En cas de don supérieur à la limite de 20% du revenu imposable : Le surplus est reporté sur les 5 années suivantes lorsque le montant des dons excède les plafonds. L'excédent vient donc réduire l'impôt du bénéficiaire l'année suivant celle où le don a été effectué jusqu'à imputation totale du montant du don dans un délai limite de 5 ans.

À noter : si le bénéficiaire réalise de nouveaux dons l'année suivante, les surplus de l'année précédente s'impute en priorité sur l'impôt dû.

Pour les entreprises :

Les versements faits dans le cadre du mécénat ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 60 % de leur montant. Cette réduction est toutefois plafonnée : les versements sont pris en compte dans la limite de 0,5 % du chiffre d'affaires hors taxes de l'entreprise donatrice. Lorsque les versements dépassent le plafond de 0,5%, l'excédent peut être déduit sur les cinq exercices suivants et ouvre droit à la même réduction d'impôt.

En cas de don supérieur à la limite de 0,5% du CA : . Lorsque les versements dépassent le plafond de 0,5 %, l'excédent peut être déduit sur les cinq exercices suivants et ouvre droit à la même réduction d'impôt.

À noter : si le bénéficiaire réalise de nouveaux dons l'année suivante, les surplus de l'année précédente s'impute en priorité sur l'impôt dû.

TVA : Le versement d'un don n'est pas soumis à la TVA.

Conditions liées aux donations des entreprises : Les dons n'ouvrent droit à réduction d'impôt que s'ils respectent certaines conditions. Les versements doivent être effectués sans contrepartie directe au profit de leur auteur. Il doit exister une "disproportion marquée" entre les sommes données et la valorisation perçue par l'entreprise. Il est communément admis un rapport de 1 à 4 entre le montant des contreparties et celui du don. Généralement, la contrepartie consiste en la possibilité pour le donateur, de faire apparaître son logo ou son sigle - à l'exception de tout message publicitaire - sur les supports de communication du bénéficiaire.

Les formes du mécénat d'entreprise : L'implication de l'entreprise peut se faire de façon directe en contribuant financièrement ou par des moyens humains ou matériels à un projet. Elle peut également se faire de façon indirecte, via une fondation. Autre possibilité : les clubs d'entreprises, c'est-à-dire des regroupements d'entreprises qui mettent en commun leurs moyens pour une action de mécénat.

L'évaluation du don en cas de don en marchandise ou en service : Lorsque le bien donné figure dans un compte de stock, on prend sa valeur en stock. S'il s'agit d'une prestation de services, on prend le coût de revient de la prestation offerte. S'il s'agit d'un bien inscrit dans un compte d'immobilisation, on prend la valeur vénale du bien à la date du don. Enfin, si l'entreprise donatrice met gracieusement du personnel à la disposition du bénéficiaire, on prend en compte le montant des rémunérations et des charges sociales.

Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil

Jacques Villard

Président du Conseil des Ministres

Première déclaration officielle du Gouvernement provisoire du Peuple Pied-Noir en exil

COMMUNIQUÉS ET DÉCLARATIONS OFFICIELLES SUR POPODORAN

infos plus gabon-origines-de-la-communaute-pieds-noirs

La paix est le seul combat qui vaille d'être mené.
Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison.

Albert Camus

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15 août 2017

L'ABBE JEAN LOUIS GABRIEL

Cher Monsieur le Chef de l'Etat Pied-Noir, Cher Pierre Granès,

Dernier Intendant Général de l'École Catholique, Royale et Militaire de Sorèze, Président du Cercle Alphonse II, je fus victime, en 1989, d'un premier infarctus du myocarde.

Pensant que je n'en avais plus pour longtemps, je suis allé repérer les lieux du cimetière de Sorèze où je souhaitais me faire enterrer.

Ma concession est restée, pour l'instant, désespérément vide.

Chemin faisant, j'ai remarqué, au sein d'un allée, un tombeau effondré. 

Relevant quelques pierres du fronton, j'ai découvert les mots Camérier puis Secret puis Pie IX, puis Gabriel.

Je me suis mis alors à enquêter auprès des personnes âgées du village.

J'ai ainsi appris qu'il s'agissait de l'Abbé Jean Louis Gabriel né à Revel,  le 19 juillet 1796 (1er Thermidor de l'an IV) et mort à Brest ( plus exactement à Pour ar Vilin) le 4 juillet 1866, lors d'un regrettable accident de navigation.

L'Abbé fut un des camériers secrets de Sa Sainteté le Pape Pie IX qui exerça le plus long pontificat, après Saint Pierre, dans l'Histoire des Papes.

Mon enquête me fit découvrir qu'il fut le maître organiste de Camille Saint Saêns.

Ce Saint Saëns du boulevard qui porta son nom à Alger. Ce Saint Saëns né à Paris le 9 octobre 1835 et mort à Alger le 16 décembre 1921. pianiste, organiste et compositeur français de l'époque post-romantique.

Ce Saint Saëns né français et mort Pied-Noir.

On dit toujours que l'on est né Pied-Noir mais il y a beaucoup de personnalités qui sont nées françaises, qui ont vécu en Algérie, qui sont devenues Pied-Noir de cœur et qui sont mortes en Algérie, le cœur aimant les Pieds-Noirs.

J'enquêtai alors sur le musicien et découvrit un parent, Monsieur Marcel Nussy-Saint Saëns de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier qui avait consacré une conférence à l'Abbé Gabriel, lors de la séance du 13 décembre 1982 de cette vénérable institution.

Il avait eu donc bonne connaissance de l'Abbé et m'en parla avec chaleur.

Je décidai alors de relever le tombeau.

En accord avec le Maire-Adjoint de Sorèze, Maître Charles de Guibert, homme d'une grande qualité, hélas, décédé désormais, j'organisai une souscription au sein du Cercle Alphonse II qui rapporta un peu plus de 6.000 Francs.

Ayant obtenu un devis de l'architecte des bâtiments de France de l'ordre de 11.000 francs, je proposai à la Mairie de mettre le reste dans la corbeille.

Ce qui fut fait. 

Le Maire de Sorèze, Maître Albert Mamy, est un ami des Pieds-Noirs de longue date et il en a payé le prix au temps de l'Algérie française. 

Le tombeau a été restauré.

Je voudrais maintenant aller plus loin, en consacrant un ouvrage modeste à l'Abbé Gabriel.

J'ai récolté des documents et une lithographie auprès d'autorités concernées.

L'abbé fut officier de la Légion d'Honneur mais pas seulement. Il fut également chanoine honoraire de Montpellier et d'Alger. Ce fut enfin un disciple de Saint Augustin.

Je continue à marcher sur ses traces mais j'ai pensé que deux ordres hospitaliers, Saint Jean de Jérusalem et Saint Lazare de Jérusalem, dont les sympathies sont connues, pourraient s'associer à notre démarche en nous permettant de mettre en valeur un exemple de vie pieuse pour les générations présentes et à venir. Pas un soutien financier mais un soutien documentaire en intervenant auprès des Archives du Vatican.

L'Abbé a produit des livres. Sa pensée fut profonde à la hauteur de celle du Père Henri Dominique Lacordaire . Nous pourrions les rééditer à moindre frais. Qu'en pensez-vous ?

Il serait bien, au moment où les Maîtres de l'Eglise sont honorés, à juste titre, de brosser la vie exemplaire d'un simple serviteur de Dieu.

Nous pourrions faire entrer l'Abbé et son élève dans une "Commission histoire et mémoire des Pieds-Noirs" en proposant de confier cette commission à un Ministre d'État de l'Histoire et de la Mémoire dont pourrait être chargé  Dimitri Casali, ce talentueux auteur Pied-Noir, que j'ai eu l'immense bonheur de rencontrer, grâce à Laure Joanin-Llobet et à son mari, Jérôme Llobet, fervents partisans et donateurs dans le cadre de notre démarche nationale.

Il vous faut consulter le Site http://dimitricasali.fr de Dimitri Casali et vous comprendrez pourquoi je propose son nom.

Il me semble que l'Histoire et la Mémoire jouent un rôle primordial dans l'épopée de notre Nation "Pied-Noir". 

Co-fondateur du Cercle Algérianiste, aux côtés de Maurice Calmein, je fus le fondateur des Editions de l'Atlanthrope en hommage au paléontologue,Camille Arambourg, qui découvrit, en 1954, l'Atlanthropus Mauritanicus aux alentours d'Oran, à Ternifine, 

L'Atlanthrope est certainement le premier Pied-Noir connu de l'Humanité. (petite taquinerie).

Il vaut mieux être connu par des faits de plume que par des faits d'épée, même s'ils sont glorieux. 

Albert Camus en est la démonstration évidente.

Lorsque l'on parle de lui, il est dit : Camus, le Pied-Noir et non Camus, le Français.

Ce faisant, c'est notre Nation qui est honorée.

Nous avons introduit le terme de Peuple Pied Noir, puis celui d'État Pied-Noir, en quelques mois. Deux Révolutions pour ceux qui veulent nous confiner dans la "communauté des Rapatriés".

La troisième révolution sera la Nation, la Nation Pied-Noir,  au titre de la Conférence d'Ernest Renan, donnée à la Sorbonne en 1882 sur le thème : Qu'est-ce que Nation ?.

Il nous faut prendre, maintenant que la destinée de notre Peuple est entre nos mains,  de la hauteur, de l'air frais, de l'air pur et d'imposer la Nation Pied-Noir avec son Panthéon. "La Nation Pied-Noir, à ses grands hommes et femmes, reconnaissante".

Je dis imposer car un black out total nous contraint au silence.

Archimede, l'association que nous avons créée à l'effet de briser ce silence, pourrait organiser, en ce sens,  des conférences sur tout le territoire. 

Ce message, sous forme d'article, pourrait être diffusé par nos amis porteurs de Sites, de Blogs, de Pages afin que ces grands cœurs Pieds-Noirs et Amis soient connus et reconnus.

Soyez assuré, cher Monsieur le Chef de l'Etat Pied-Noir, cher Pierre Granès, de ma haute considération respectueuse.

Jacques Villard - Président du Conseil des Ministres de l'Etat Pied-Noir

            Dans le même ordre d'idée, j'aimerais que nous puissions rendre hommage au Président du Conseil des Ministres français en 1924, Edouard Herriot.

Cet homme illustre doit être déclaré personnalité éminente "Pied-Noir".

Deux articles le prouvent :

Le 11 novembre 1956, trois mois avant sa mort, le président Edouard Herriot, maire de Lyon, préparait le jumelage de sa      commune avec celle d'Oran. Si Fouques-Duparc, maire d'Oran, se vantait de ses origines lyonnaises, le président Herriot, lui, aimait à préciser que ses parents reposaient au cimetière d'Oran [François-Nicolas HERRIOT décédé le 05/03/1889 à Oran et Jeanne Eugénie COLLON décédée le 02/12/1896 à Oran]. 

C'était donc un jumelage tissé sur des liens sentimentaux bien réels et forts. Que sont devenues les dépouilles des parents du Président Edouard Herriot ? La France les a-t-elle abandonnées comme celles des Pieds-Noirs ? En souvenir de ce passé émouvant commun entre la ville de Lyon et notre Peuple Pied-Noir, l'actuel Maire de Lyon, Ministre de l'Intérieur, pourrait faire comprendre à qui de droit qui sont réellement les Pieds-Noirs. Nous pouvons rêver!

Monsieur Edouard Herriot reçoit une délégation Oranaise en 1956 conduite par le maire Henri Fouques-Duparc et se rend à son tour à Lyon le 2 décembre 1956. L’allocution de Monsieur Edouard Herriot figure au Bulletin Municipal Officiel du même jour. En voici quelques extraits :

            "Si M. Fouques Duparc peut justement se vanter de ses origines lyonnaises et nous rappeler qu’il a, au cimetière de Loyasse, des souvenirs qui confirment son dire, je peux, moi, par une espèce de hasard, déclarer que je suis attaché à la ville d’Oran par des liens que rien n’a pu détruire et que rien ne détruira jamais.

            Tout d’abord, c’est là que reposent mes parents. Il peut paraître que je ne suis pas un fils très fidèle, puisque je ne vais pas souvent sur leur tombe, mais par bonheur, j’ai des amis qui veulent bien me représenter dans les moments où c’est le plus nécessaire, lorsque c’est le mieux indiqué. Et il y a à peine quarante huit heures, je recevais un télégramme de notre cher préfet d’Oran, M. Lambert, qui disait qu’une fois de plus, il s’était rendu sur la tombe des miens, ce dont je saisis l’occasion de le remercier profondément.

Mais je suis attaché à la ville d’Oran par d’autres liens. Il y avait autrefois, je ne sais pas si cela existe toujours, dans l’hôtel de ville, une petite salle qui servait de bibliothèque et où les jeunes gens qui avaient quelques loisirs venaient s’instruire et travailler pendant la période des vacances. Je suis allé, pour ma part, bien souvent dans cette salle que je ne retrouverais pas sans émotion, et c’est là que je rencontrais un autre jeune homme, comme moi partiellement désœuvré, et qui devait, par la suite, devenir mon beau-frère. Il est mort ; il a été tué pendant la guerre de 1914-1918, mais son souvenir m’est resté présent, et je ne pourrais pas retourner dans cette salle dont je viens de parler sans un serrement de cœur que je redoute profondément.

            Voilà un de mes souvenirs, et on ne contestera pas qu’il soit précieux, direct et efficace. J’en ai un autre qui me rattache directement à la mairie d’Oran, pas seulement à la ville, mais à la mairie que vous administrez, monsieur le Maire. Mon père et ma mère avaient cru bien faire en échangeant des maisons qu’ils possédaient à Alger pour des terrains de culture aux environs d’Inkerman. Ils avaient fait cela dans l’intérêt de leurs enfants, et je dois leur en savoir gré. Je leur en sais gré, mais l’expérience avait démontré que l’administration des terrains d’Inkerman, faite de France, était une grande difficulté, presque une impossibilité.

            Aussi, quand je perdis ma mère, ce qui a été un bien grand deuil dans ma vie, je réfléchis, avec ma sœur aînée, que nous ne pourrions pas continuer à nous occuper de cette propriété, à moins de quitter les devoirs que nous avions en France. Je fus autorisé, par un vague conseil de famille, à renoncer à la propriété de mes parents, à leur héritage, et je me vois encore, un jour de l’hiver 1909, et votre mairie doit en avoir conservé la trace, montant les escaliers de l’hôtel de ville pour aller, le cœur gros, renoncer à la succession de mes parents, et c’est ainsi qu’ayant été à un certain moment possesseur de 200 hectares de terrain dans la plaine du Cheliff, je n’y ai plus maintenant qu’une pauvre baraque construite par ma mère et où je venais passer mes grandes vacances, en contact avec les Arabes qui, à ce moment-là, étaient tous des amis et ne parlaient pas du tout d’insurrection. Voilà un deuxième souvenir qui me rattache à la mairie d’Oran, j’allais dire à la mairie de Lyon, je confonds souvent les deux souvenirs, Oran et Lyon, tant ils sont proches dans ma pensée, sur certains points.

            Voilà les souvenirs qui me lient à la ville d’Oran. Je me crois donc en droit de dire que je ne suis pas tout à fait étranger à votre cité, mon cher maire, et que j’ai quelque droit de m’en réclamer, puisque j’y ai vécu quelques-unes des heures les plus émouvantes, les plus tragiques et, j’ajoute, les plus dangereuses de mon existence. C’est donc non pas seulement par un sentiment de politesse, de courtoisie, qui est largement dépassé en la circonstance, mais de tout cœur, qu’en vertu de souvenirs profondément chers, je vous reçois ici, vous tous, habitants de la ville d’Oran, représentants de la ville d’Oran, et que je vous remercie en particulier pour le beau cadeau que vous m’avez apporté. Ce pistolet, qui ne tuera personne, restera tout près de moi comme un témoignage à la fois de l’art arabe et aussi de votre charmante amitié, de votre affection qui s’est ingéniée pour trouver un souvenir qui me rappelât ce gros bled du Chélif où je voyage encore si souvent par la pensée.

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8 août 2017

LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE L'OSCE

 

1                               23

Le 4 août 2017

Monsieur Sébastian KURZ Président de l'OSCE

WALLNER STRASSE 6

1010 VIENNA

AUSTRIA

pm@osce.org

Monsieur le Président,

Le signataire de ce message, Jacques Villard, est le Président du Conseil des Ministres d'un nouvel État qui s'est créé à l'Ouest de la Méditerranée.

Le Chef de l'État est l'Astrophysicien Pierre Granès qui nous lit en copie, de même que le Président de l'Assemblée Nationale, le Docteur Jean de Combredet.

Le socle de cet État est le Peuple Pied-Noir,  né en Algérie, en Tunisie,  au Maroc, professant  les grandes religions du Livre et n'en professant aucune, parlant pratiquement toutes les langues méditerranéennes,  dont les ressortissants  sont originaires des deux rives de la Méditerranée,  chassés,  après un génocide,  de leurs terres natales, spoliés de tous leurs biens, dispersés sur les cinq continents.

Les Pieds-Noirs forment, aujourd'hui, une Nation de cinq millions de concitoyens.

Cette Nation Pied-Noir était donc un peuple, avec un territoire, une histoire, unelangue, une envie de vivre ensemble,  une littérature, un  drapeau,  un  hymne,  des  armoiries,  une  devise,  des  joies,  des  peines, des qualités, des défauts, un peuple comme tous les autres, en somme.

A l'heure actuelle, ce Peuple est privé de territoire en violation de toutes les lois et de tous les principes internationaux.  Les droits fondamentaux  de cette Nation ne sont pas respectés, son histoire et sa mémoire sont calomniées, son avenir en tant que Peuple des Nations est condamné à court terme.

La Convention de Montevideo du 26 décembre 1933, la Charte des Nations Unies, vos propres textes et tant d'autres textes internationaux définissent parfaitement le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Dans la Paix et la Sérénité, ce Peuple s'est doté d'un État depuis 2016 avec tous ses attributs en affirmant sa volonté fraternelle d'exister dans le strict respect de toutes les organisations internationales, afin de participer avec vigueur au développement durable de notre planète.

Cet État vient de prendre un nom : Principauté des Deux Rives.

Un drapeau  va flotter sur les murs de ses Ambassades et de ses Consulats. Un hymne va s'élever  dans le concert  des Nations.

Une monnaie  va circuler  pour favoriser  les échanges  internationaux.

Nous  venons  d'écrire  au Président  de la République Française et au Président  de la République Algérienne, par  courtoisie, afin d'informer   leurs  peuples  respectifs de  notre  existence   en  tant  que  peuple  frère,  sans aucune  référence  à un passé douloureux.

Le Président  de la République Française  nous a répondu.  Nous devrions  être reçus par une autorité  de l'État. Le Peuple  Français est en marche.

Le Peuple  Pied-Noir est en route.

Nous souhaitons que les deux États acceptent  de nous doter d'un territoire  en contrepartie de celui qui nous a été confisqué au nom de l'intérêt  général  et de fonds  d'État en contrepartie de ceux  qui nous ont été retirés, sans notre consentement préalable.

Cette  Principauté des Deux Rives, si les deux conditions de réparation  sont tenues,  pourrait  être un ciment entre les deux  pays, un espoir  de Paix et de Sécurité  pour les deux rives de la Méditerranée, permettant  aux États de contrôler  l'application pacifique  de la dignité  et de la liberté retrouvées.

Ce pacifisme  se signale  immédiatement par la volonté  de ce Peuple à exercer  une neutralité  absolue  dans les relations internationales mais surtout,  dans le même temps, à renoncer  à la levée d'une Armée et à l'existence d'un Ministère de la défense Nationale.

Cet État entend mettre hors la loi des mots tels que pollution, destruction, guerre, chômage, précarité, analphabétisme, et bien d'autres  maux qui contribuent aux malheurs  de l'humanité.

Ne doutant  pas un seul instant de la volonté de la France et de l'Algérie,  qui en ont les moyens, de réparer  les dommages de guerre et d'effacer  définitivement les outrages  à la mémoire,  les dignitaires de la Principauté des Deux Rives vont se rendre  le 9 août 2017  sur  un territoire  qui présente  une possibilité  d'installation du Peuple Pied-Noir  et de ses Amis Méditerranéens.

Ce n'est pas la seule proposition présentée par différents États solidaires mais la première,  si par malheur, les deux États concernés au premier chef par les contributions internationales refusaient de respecter les engagements pris au moment de la fin de la guerre entre la France et les puissances arabes du sud de la Méditerranée, en 1962.

Les Pieds-Noirs  étaient présents  aux côtés des Berbères,  au titre de leurs expressions  juive et chrétienne depuis le no siècle de la nouvelle ère, ce qui ne fut le cas ni des Arabes, ni des Français. Ce n'est  ni un reproche, ni une provocation, mais simplement un état de fait historique que le Monde entier peut vérifier. Le Peuple Pied-Noir et son Gouvernement n'entament et n'entameront aucune guerre.

Ils viennent proposer, sur un plateau d'argent, une parcelle de paix au sein d'une civilisation méditerranéenne qui n'a que trop souffert de ses ruptures.

Nous,  les  migrants des années 60, nous constatons que Notre Mer à toutes et à tous, notre berceau identitaire, patrimoine commun, devient une poubelle voire un cimetière pour des millions de pauvre gens qui ne demandent qu'à vivre en Paix et à prospérer sur leurs terres natales.

Il appartient désormais à la communauté  internationale de mettre en pratique la prédominance de la plume sur l'épée.

La devise de la Principauté des Deux Rives, espoir du peuple pied-noir en méditerranée est : "La Paix pour seul Combat ".

Cette devise nous est léguée par ce Prix Nobel Pied-Noir que fut Albert Camus. Cette devise sera gravée sur le fronton de tous nos bâtiments publics.

Nous vous demandons, Monsieur le Président, d'accepter de recevoir une délégation officielle de notre État, en lui offrant les moyens de se déplacer.

Dans l'attente,

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l'expression de notre haute considération.

Jacques VILLARD

Président du Conseil des Ministres Porte-Parole du Gouvernement

06.43.12.09.35.

mail: gppne.pcm@gmail.com

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8 août 2017

Communiqués GPPNE Août 2017

Du 08/08/2017

Découvrez et faites découvrir le site nouvellement créé de l'Etat Pied-Noir,

Site Officiel de l'Etat Pied-Noir en Exil. Pourquoi un Etat Pied-Noir ? Motifs de la création.

Logo principauté des 2 rives

Principauté des DEUX RIVES


 

Du 01/08/2017

Bonjour, 

           Je vous informe que l'Organisation Non Gouvernementale Les Pieds Noirs du Monde et leurs Amis vient de rejoindre le Club des Associations qui soutiennent notre démarche.

​           Il s'agit d'un premier cercle de 200 messageries.

           Si vous écrivez aux Pieds Noirs du Monde et à leurs Amis directement, je vous demande de vouloir bien me placer en copie cachée (Cci) systématiquement.

           A ce moment là seulement, Les Pieds-Noirs du Monde prendront contact avec vous.

Merci

Bien cordialement

PCM

Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil

Jacques Villard - Président du Conseil des Ministres

La paix est le seul combat qui vaille d'être mené.
Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison. Albert Camus

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3 août 2017

RAPATRIEMENT DU SERGENT JEAN VILTATA TUÉ EN 1956 EN ALGÉRIE

61 ans après sa mort, les autorités algériennes ont accepté en mai le rapatriement de la dépouille du sergent Jean Viltata, tué en 1956 lors du conflit. Le soldat recevra les honneurs militaires lors de ses obsèques officielles samedi dans les Pyrénées-Orientales.

Les obsèques se dérouleront ce samedi 5 Août en la Cathédrale d'Elne (Pyrénées Orientales). La cérémonie est ouverte à tous.

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Des militaires français patrouillent dans une ruelle de la Casbah d'Alger pendant la Guerre d'Algérie © JEAN-CLAUDE COMBRISSON/AFP. (Photo d'illustration)

C'est une première depuis 55 ans. Les autorités algériennes ont autorisé en mai le rapatriement du corps de Jean Viltata, soldat français tué en 1956 pendant la guerre d'Algérie. Ce n'était pas arrivé depuis la fin du conflit en 1962. Samedi, un hommage public lui sera rendu lors de ses obsèques officielles à la cathédrale d'Elne, voir l'Article FranceBleu Roussillon, près de Perpignan. À cette occasion, le soldat mort pour la France recevra les honneurs militaires par un détachement du troisième Régiment parachutiste d'Infanterie de Marine de Carcassonne et son cercueil sera recouvert du drapeau tricolore.

«C'est un soulagement. Ma mère et moi avons bataillé durant plus de vingt ans avec les administrations pour que la dépouille de mon oncle soit rapatriée en France. Malgré la complexité des démarches, on n'a jamais perdu espoir et aujourd'hui notre souhait s'est enfin concrétisé», témoigne auprès du Figaro Marielle Auriach, petite-nièce de ce militaire servant dans le 2e Régiment d'Infanterie coloniale (R.I.C). 

400 soldats français inhumés en Algérie

Jean Viltata est âgé de seulement 22 ans quand il est mobilisé sur le front algérien, en mars 1956. Quatre mois plus tard, il succombe à une décharge de chevrotine et est enterré au cimetière national militaire du Petit Lac à Oran. À partir du milieu des années 70, la famille du militaire, originaire d'Argelès-sur-Mer, fait plusieurs demandes de rapatriement de sa dépouille à la présidence de République, au cabinet du ministre de la Défense, puis à l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre d'Alger.

Mais faute d'informations précises sur l'emplacement de sa tombe, les requêtes restent sans suite... jusqu'en 2015. Cette année-là, la soeur du défunt trouve par hasard en triant les affaires de ses parents une lettre de l'armée. Dessus est inscrit le rang, le carré, mais aussi le numéro de la tombe de son frère. «Ma mère a alors contacté l'Ambassade de France à Oran. Nous leur avons demandé si mon oncle était bien enterré à cet emplacement là-bas», explique Marielle Auriach. Après deux ans d'attente et après avoir déboursé plus de 3500 euros pour le transport de la dépouille, le rapatriement a enfin eu lieu le 21 juin dernier.

«Il est possible que cela entraîne d'autres familles à réclamer les dépouilles de leurs proches. Pour l'instant, moins d'une dizaine de demandes de ce type ont été référencées par nos services», précise au Figaro la Capitaine Marie Pérochain, officier de presse au Ministère des Armées. De 1954 à 1962, la France a mobilisé plus de 1,5 million de jeunes appelés pour combattre sur le sol algérien. Selon les chiffres officiels de l'armée française, (Indemnisation des fils et des filles des morts pour la France) plus de 20.000 soldats sont morts lors des combats ou attentats et environ 400 seraient inhumés en Algérie. 

COMPAS

Comité Œuvrant en Méditerranée pour la Paix, l'Assistance sociale et la Solidarité

Association N°9911 régie par la loi du 1er Juillet 1901

Déclarée en Préfecture de l'Hérault le 11 août 1983

En  mémoire de notre ami et avocat, Jacques Bernard Cayrol, mort à l'âge de 46 ans, lors de la catastrophe aérienne du Boeing 747-131 (vol TWA 800) assurant la liaison New York Paris, le 17 juillet 1996.

Le Président Jacques Villard (Directeur Général des Services et des Etudes)

compas.oing@gmail.com

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2 août 2017

ORIGINES DE LA COMMUNAUTÉ PIEDS NOIRS

Par Xavier YACONO.

Les composantes d'une communauté

Si l'on excepte une faible minorité d'environ 5 %, la communauté européenne d'Algérie était française. En 1954 on comptait 49.979 étrangers sur 984.031 habitants de population municipale non musulmane dont le total était de 1.024.409 individus. Elle l'était juridiquement. Elle l'était volontairement. Elle l'était sentimentalement même si bon nombre de ces Pieds-Noirs n'avaient jamais franchi la Méditerranée sauf, pour certains d'entre eux, à l'occasion des deux guerres mondiales.

En 1962 personne ne contestera le fait, mais il n'en avait pas toujours été ainsi car durant les décennies au cours desquelles cette communauté se constituait, de graves inquiétudes s'étaient manifestées : beaucoup ne voyaient que les scories apparaissant à la surface du magma bouillonnant dans le creuset algérien et doutaient que d'éléments aussi hétérogènes pût sortir un jour un groupe humain qui, tout en conservant ses caractères propres, fût marqué profondément à l'effigie de la France. C'est cependant ce qui se produisit même si a priori on pouvait en douter à l'examen des éléments constitutifs de ce " peuple algérien " que Victor Demontès présentait en 1906 et pour lequel la France, l'Europe et l'ancienne Régence devenue l'Algérie avaient apporté leur part dans sa formation.

 

I. - LA FRANCE

Les quelques Français qui vivaient dans la Régence avaient disparu après le conflit déclenché par le fameux " coup d'éventail " du 29 avril 1827. Sauf exception, ils ne devaient pas revenir. C'est donc une population toute nouvelle qui allait s'établir et, avant de préciser les régions d'où elle venait, on peut s'interroger sur les origines et les conditions de son émigration.

1. - Vers l'Algérie

a) L'Afrique mais la ville


Les débuts du peuplement français en Algérie évoquent surtout deux images : d'une part, celle des grands colons aventureux venus " en gants glacés en en habits noirs ", les de Vialar, les de Tonnac, les de Saint-Guilhem, les de Lapeyrière et bien d'autres d'origine bourgeoise, qui n'hésitent pas à s'installer seuls au milieu des Arabes avec lesquels ils établissent souvent de bons rapports et se lancent dans des entreprises agricoles presque toujours ruineuses ; d'autre part, la naissance de Boufarik, autour de la petite colonie du " bazar", et le véritable calvaire des premiers habitants aux prises avec la fièvre et l'insécurité.

Dans un cas c'est le début de la colonisation libre et dans l'autre l'implantation de la colonisation officielle dans la Mitidja, mais dans les deux on pense à l'établissement de colons, au sens propre du terme, c'est-à-dire seulement au monde rural, sans doute parce que la France d'alors était essentiellement paysanne et plus encore parce qu'on était persuadé qu'en dernier ressort le pays appartiendrait à ceux qui peupleraient les campagnes et les mettraient en valeur.

Or c'est un fait, jamais souligné mais incontestable, la colonisation française dès le début fut surtout urbaine et elle le fut de plus en plus avec le temps, imitée d'ailleurs par tous les autres éléments européens. Ce sont des Français qui, les premiers, élèvent de toute part à Alger maisons de commerce et magasins. Le commandant Pellissier de Reynaud, qui a laissé de remarquables Annales algériennes, note qu'«on trouvait à Alger, dès le mois de janvier 1831, à satisfaire à peu près tous les besoins de la vie européenne». Et, à un moindre degré, il en sera de même dans les ports recevant les immigrants puis dans les villes de l'intérieur. En 1835, il y a déjà à Alger 3.205 Français (pour 1.835 Espagnols, l'élément étranger le plus important).

Avec la disparition de l'immigration d'aventure, cette attraction de la cité s'exerce sur toutes les catégories du corps social ouvriers: des diverses corporations amenés par les travaux d'urbanisation, boutiquiers sans affaires cédant au mirage des profits faciles en Afrique, fonctionnaires de tous grades recrutés d'abord exclusivement en métropole et retenus par quelques avantages financiers s'ajoutant à l'emprise du pays, soldats du contingent qui n'ont pas résisté au charme d'une Algéroise ou d'une Oranaise... A la fin du siècle on estimera que la seule colonisation administrative, à peu près uniquement citadine, laisse chaque année en Algérie un millier d'individus. De plus en plus afflueront bientôt vers les villes les petits colons ruinés ou les fils de ceux que la terre ne peut retenir en attendant les terriens enrichis qui pratiquent l'absentéisme.

Au dénombrement agricole de 1903 on comptera 125.204 Français de population rurale alors que le recensement de 1901 avait totalisé une population française de 413.770 personnes.

Déjà, au 31 décembre 1853, on peut noter que, sur une population civile européenne de 133.192 individus dont 74.558 Français, la population agricole, c'est-à-dire " l'élément véritablement colonial " n'est que de 32.000 personnes dont sans doute un peu plus de la moitié françaises. C'était peu et si elle voulait créer une classe paysanne nombreuse (on parlera plus tard de démocratie rurale), la colonisation officielle devait se montrer plus attirante.

b) L'appel séduisant

L'expression est de Bugeaud qui, dès 1840, disait à la Chambre : " Il faut des colons (...). Pour les avoir, il faut leur faire un appel séduisant ; car sans cela vous n'en aurez pas. " Et l'Administration s'y employa, fondant son action sur l'octroi des concessions et, à un moindre degré, sur la publicité.

Au début on accorde de manière assez anarchique des concessions pour la constitution des fermes et cette libéralité à l'égard d'hommes bien en cour se poursuivit avec parfois des choix heureux comme ceux de Borély la Sapie à Souk Ali, près de Boufarik (1844) ou de Dupré de Saint-Maur à Arbal, dans la région d'Oran (1846). Mais ce sont les concessions destinées à former des villages qui devaient être l'instrument de choix pour l'implantation française. Boufarik, baptisé d'abord Médina-Clauzel, date officiellement de 1836. Des villages naîtront parfois plus ou moins spontanément autour d'une "mercantiville " établie près d'un camp militaire, l'initiative privée précédant et forçant alors l'intervention administrative. Mais le premier plan de colonisation officielle, dû au comte Guyot, est de 1842 avec pour base la concession gratuite selon l'arrêté signé par Bugeaud le 18 avril 1841. Si l'on excepte quelques tentatives de création de villages par des entrepreneurs, c'est l'Etat qui demeure le maître d'œuvre, choisissant les régions, fixant les périmètres à lotir, recrutant les colons, leur imposant les conditions à remplir pour devenir propriétaires. Celles-ci ont varié et la concession gratuite laisse même la place, en 1864, à la vente. On y revient cependant de 1871 à 1904 pour donner ensuite une place prépondérante à la vente sans supprimer complètement la concession gratuite.

Mais encore fallait-il que les futurs colons aient connaissance des créations décidées et des avantages accordés. D'où l'intérêt des renseignements reçus par les postulants ou diffusés par voie d'affichage à l'initiative des préfets. Et ces imprimés évoquaient la proximité d'une rivière (!), la fertilité des terres, la future station de chemin de fer, le prochain barrage, maniant avec un art consommé le présent, le futur et le conditionnel, alors que rien n'existait encore, que l'eau manquait et que la région pouvait être totalement dénudée sous un soleil torride.

Dans certains cas, pour attirer les émigrants, à l'octroi de la concession complaisamment décrite, on ajouta des avantages particuliers très importants, toujours sur le papier mais parfois dans la réalité. Il en fut ainsi tout d'abord pour les colonies agricoles de 1848. Dans le but essentiel d'éloigner les ouvriers au chômage dans la capitale après la fermeture des ateliers nationaux, on créa d'un coup 42 villages en promettant aux futurs colons, outre la concession, une maison d'habitation en maçonnerie, des instruments agricoles, des semences, des têtes de bétail et des subvenions alimentaires pendant trois ans. Alors partirent, par fleuves et canaux, avec la bénédiction des prêtres et les attentions prodiguées par la franc-maçonnerie, 16 convois (plus un 17e de Lyon) qui déversèrent sur le sol algérien quelque 13000 individus qu'attendaient des baraques en bois sans aucun confort, la promiscuité, des sols hérissés de palmiers nains ou de jujubiers, une administration militaire sourcilleuse et, pour comble, la sécheresse les sauterelles et surtout, en 1849, le choléra qui ravagea les villages. Résultat : compte tenu des décès et des départs, il fallut établir 20.502 habitants pour qu'il en restât 10.397.

Moins tragique mais comparable à bien des égards fut l'expérience des Alsaciens-Lorrains. Sur les 125.000 quittant les provinces annexées, on comptait en attirer un bon nombre vers l'Algérie en mettant à la disposition de chaque famille, avec la concession, une maison de 2.000 F et un capital de 1.500 F. Quelque 5.000 se fixèrent en Algérie. Si les résultats peuvent être considérés comme assez bons pour le peuplement, ils furent médiocres quant à l'implantation rurale : en 1899, sur 1.183 familles installées, 383 seulement avaient conservé leur propriété, 519 n'avaient plus leur concession mais étaient restées
en Algérie, 277 avaient quitté l'Algérie ou avaient disparu.

Comme autre type de colonisation privilégiée pour lequel l'appel fut particulièrement séduisant, on peut citer la colonisation maritime, dont le but était d'assurer le contrôle des côtes par des pêcheurs français. Des tentatives avaient eu lieu de 1845 à 1848 près d'Alger et elles avaient échoué à cause du mauvais recrutement des pêcheurs. On les reprit sur les côtes algéroise et constantinoise en 1872, 1890, de 1893 à 1897 en offrant, à la fin du siècle notamment, maison avec jardin, matériel de pêche, prime d'émigration, allocations et secours divers. Ce fut l'échec dans les deux tiers des cas pour diverses raisons dont la concurrence des Italiens et de nouveau le recrutement défectueux : on vit les pêcheurs devenir maraîcher ou garde-champêtre quand ils ne vendirent pas à des naturalisés ou à des estivants algérois.

Pratiquement la colonisation officielle se termine en 1928, avec la création du dernier village, Gaston Doumergue, dans la région d'Aïn Temouchent. Au total, en y comprenant les quelques éléments militaires et religieux dont nous faisons état plus loin, le bilan officiel, à la fin de 1929, s'établissait ainsi pour le nombre de « villages ou groupes de fermes créés ou agrandis »:

Période

 Nombre   de villages 

 de   1830 à 1850 

150

de   1851 à 1860

91

de   1861 à 1870

23

de   1871 à 1880

205

de   1881 à 1890

89

de   1891 à 1900

80

de   1901 à 1920

217

de   1921 à 1929

71

 

soit en tout 928 groupes d'habitations constituant notamment quelque 700 véritables villages, avec 45000 paysans chefs de famille, l'assise de la population rurale européenne, à l'origine essentiellement française.

c) Le " compelle intrare " : pression et contrainte

A côté de la séduction, le "Forcez-les d'entrer" de l'Évangile fut employé lorsqu'il s'agit des militaires et des déportés politiques.

Militaires, certains le furent malgré eux, tels ces " volontaires parisiens" de 1830 dont plusieurs avaient pris part à la Révolution de Juillet et que le gouvernement voulut exiler, sans le dire, en les dirigeant vers l'Afrique. On leur fit des promesses qui ne furent pas tenues et ils devinrent les soldats du 67° de Ligne avant de rester parfois en Algérie comme " ouvriers d'art ".

Tout le monde connaît l'expérience de Bugeaud. Après avoir utilisé la troupe à effectuer les travaux préparant la colonisation, il pensa que les soldats seraient les meilleurs colons et ce furent en 1841-1842, fondées sur le travail en commun, les expériences malheureuses d'Ain Fouka, Beni Mered et Mahelma, dont la seule conséquence démographique fut de conduire en Algérie quelques femmes de Toulon " mariées au tambour". Cependant, la colonisation d'origine militaire ne s'est pas limitée à ces villages. Dans divers centres les soldats libérés ont obtenu un grand nombre de concessions et parfois même la totalité comme à Pélissier, fondé en 1846 à l'est de Mostaganem sans autre nom que " les Libérés ", ou à Saint- André, à l'ouest de Mascara.

Le cas des déportés politiques appelés aussi " transportés " est particulier. Il y eut trois déportations : celle qui suivit les journées de juin 1848 et qui eu lieu en réalité en 1851, celle des victimes du coup d'État du 2 décembre 1851 et celle qui s'attaqua aux opposants après l'attentat d'Orsini en 1858. Le sort de ces déportés fut variable et ils effectuèrent des travaux divers mais quelle fut leur importance sur le peuplement ? Elle a été très exagérée : on a dénombré 6.258 individus mais, après le décret de grâce du 23 septembre 1859, la plupart rentrèrent en France. Si l'on déduit du total les 472 décédés et les 42 évadés, 195 seulement sont restés à coup sûr en Algérie, ce qui est peu pour une population européenne atteignant alors 200.000 habitants. Toutefois, ouvriers politisés et intellectuels, ils jouèrent, comme journalistes notamment, un rôle important dans la formation d'une opinion hostile à l'Empire.

d) Doctrines et religion

L'Algérie ne fut jamais une terre où les théoriciens vinrent avec leurs disciples se livrer à de grandes expériences économiques et sociales. Les Saint-Simoniens jouèrent un rôle notable dans la politique algérienne et dans la mise en valeur du pays mais ils ne furent à l'origine d'aucune entreprise de peuplement : même si Enfantin s'enthousiasma un moment à l'idée d'un magistrat d'« envoyer en Algérie les bagnards, les mendiants, les vagabonds et les enfants trouvés qu'on organiserait en colonies agricoles », aucune réalisation ne suivit. Le bibliothécaire d'Alger, Adrien Berbrugger, songea à fonder un phalanstère à Sidi-Ferruch, mais le seul essai notable des Fouriéristes, et notamment de l'économiste Jules Duval, fut la
création, en 1846, de l'Union agricole du Sig qui, disposant de 3.000 hectares, voulut être une « colonie sociétaire », mais ne devint jamais un véritable phalanstère, bien qu'on l'appelât ainsi dans la région, et dont le but, l'établissement de 300 familles, ne fut jamais atteint ni même approché. On pourrait aussi évoquer les projets de catholiques sociaux songeant aux miséreux et aux inadaptés qui auraient pu se régénérer au soleil d'Afrique en contribuant à apporter une solution au problème aigu de la main-d’œuvre.

Peut-on parler d'une colonisation religieuse ? Outre ses multiples expériences, Bugeaud « voulut encore essayer de la colonisation par la main des moines » et ce fut en 1843 l'établissement des Trappistes à Staoueli sur une concession de 1.020 hectares. Ce sont des religieux qui crurent possible de faire venir en Algérie, sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, une partie des 100.000 enfants trouvés dénombrés en France, mais les orphelinats créés à Ben Aknoun (près
d'Alger), Medjez- Ahmar (0. de Guelma), Misserghin (0. d Oran) et Delly-Ibrahim (celui-ci à l'0. d'Alger réservé aux protestants) recueillirent surtout des orphelins d'Algérie et, en totalisant ceux qui furent transportés de France, on ne trouve que 330 enfants. C'est aussi une colonisation d'inspiration religieuse que celle des « Alpins » de Freissinières (au N-O. de Gap) qui, à l'initiative et avec l'aide du Comité protestant de Lyon, allèrent, en 1881, fonder le centre de Trois-Marabouts, près d Aïn Témouchent, soutenus très activement par un pasteur. De même la Société Coligny, société protestante de colonisation fondée en 1890, aida jusqu'en 1902 de nombreuses familles à s'établir dans divers centres d'Oranie : Guiard (0. d'Aïn Témouchent), Turenne (0. de Tlemcen), Hammam-bau-Hadjar (E. d'Aïn Témouchent), Ténézéra (Chanzy, au S. de Sidi Bel Abbés).

Au total, pour toute la colonisation de motivation idéologique ou religieuse sans doute moins d'un millier d'individus sur les 136.314 Français nés en métropole que permet de dénombrer le recensement de 1896, compte non tenu des territoires annexés par l' Allemagne.

2. - Les régions d'origine

Avec les nombres donnés par V. Demontès pour 1896, on peut établir la carte ci-contre: 
Trois régions doivent être mises à part : les territoires annexés non mentionnés et dont les trois départements (Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin) ont fourni quelque 5.000 émigrants pour les seules années 1871 et 1872 ; le département de la Seine (6.370 individus) dont nombre d'émigrants venaient en réalité de la province ; et la Corse qui détient le record avec 7.303 individus, soit 2,5 p. 100 de la population de l'île et 5,39 p. 100 de la population totale d'origine française en Algérie.

Sans être aussi précis pour les autres départements, on voit que ce sont les régions méridionales qui ont fourni les gros contingents, ce qui s'explique par la proximité, la similitude des conditions géographiques et, plus encore, les crises économiques et avant tout celle de la viticulture. Les départements pauvres du Centre et la Franche-Comté (celle-ci grâce à des initiatives individuelles) donnèrent naissance également à une émigration notable. On notera aussi qu'aucun département n'est resté étranger à la colonisation de l'Algérie, qui fut réellement une œuvre nationale.

Pour concrétiser celle-ci, on pensa même à une colonisation départementale, chaque département se chargeant de la création d'un village. Certains, comme Jules Duval, prédisaient un bel avenir à ce projet et on envisageait l’organisation de convois semblables à ceux de 1848 pour les colonies agricoles. En fait, un seul véritable essai fut tenté, à partir de 1853, surtout, avec des Francs-Comtois à Aïn Benian, qui devint Vesoul-Benian, près de Miliana. Sans pratiquer la véritable colonisation départementale, on s'efforça cependant de grouper dans chaque centre des gens de la même région : Chéragas est peuplé de paysans du Var (1843) ; Sidi Mérouane 0. N: O. de Constantine) de Corses de Cargèse (1872); Montgolfier (S. de Relizane) et Taine (dans le Sersou) recevrons des Savoyards (1905-1906) et on pourrait citer d'autres exemples. Le plus souvent, il est vrai, le centre reçoit des concessionnaires issus de terroirs différents, mais tous français depuis 1871.

II. - L'EUROPE

Durant les premières décennies de l'occupation de l'Algérie la question de la main d'œuvre se posa avec acuité, les habitants du pays étant souvent peu disposés à s'engager et leur travail guère apprécié. A l'initiative d'Ausone de Chancel, fonctionnaire algérien et poète. Bénéficiant de nombreux appuis, de 1856 à 1858 il est question de faire venir des Noirs d'Afrique pour pratiquer la culture du coton mais la proposition fut repoussée en même temps que d'autres sur l'immigration
des Indiens et des coolies chinois car certains y virent un retour aux procédés de la traite des esclaves tandis ne d'autres parlaient d'une émigration « inerte et brute » par rapport à l'« émigration intelligente et active » venant d'Europe. Les projets les plus poussés concernèrent les Maronites du Liban et de Syrie, dont certains avaient sollicité leur venue en Algérie dès 1845, mais malgré de nombreuses interventions en leur faveur, surtout après les massacres de 1860, aucune réalisation ne suivit parce que leur émigration soulevait des difficultés avec le gouvernement de la Porte et aussi à cause de leur qualité d'« Arabes chrétiens » dont l'installation pouvait présenter des inconvénients au milieu de populations musulmanes. C'est donc vers l'Europe exclusivement qu'on se tourna pour recruter des populations nouvelles.

Alger « colonie européenne » cette formule des « colonistes » de la première heure fut rapidement adoptée et Clauzel comme la Commission d'Afrique, Thiers comme Enfantin rêvèrent d'une colonie à la manière de celle que l'émigration avait créée en Amérique. Il faudra la loi du 24 juin 1871 pour que l'octroi d'une concession soit conditionné par la qualité de « Français d'origine européenne» qui écartait à la fois étrangers et autochtones. Jusque-là les premiers, affluant spontanément avaient pu. dans certains cas, bénéficier, sous des formes diverses, des avantages de la colonisation officielle.

1. - Les concessionnaires

Si l'on excepte quelques rares concessionnaires de fermes de faible ou moyenne étendue, les étrangers interviennent soit comme détenteurs de très grandes concessions, soit comme colons implantés dans plusieurs villages au même titre que les Français.

a) Les grandes concessions

A titre individuel c'est sans doute un Polonais qui obtint la plus belle concession jamais octroyée en Algérie. Teofil Mirski, chevalier d'industrie connu sous le nom de prince Sviatopolk Pist de Mir, se fit attribuer en 1835, à l'est d'Alger. autour du Fort-de-l'Eau. un immense domaine dit de La Rassauta englobant cinq fermes et totalisant 4.300 hectares. Il parlait de faire venir 1.500 cultivateurs polonais : on y vit, en 1836. « 300 Européens de toutes nations » et, dès 1838, c'était la banqueroute. En 1844 1a concession passait au comte espagnol Manuel de Azzonis Antes Melgazz Del Valle dont le grand nom ne suffisait pas à assurer le succès de l'entreprise qui devait comporter notamment la construction d un village peuplé d'un tiers de Français et, en 1846, un arrêté révoquait la concession, appartiendra, à partir de 1849, à de modestes agriculteurs mahonnais de faire des terres entourant le village de Fort-de-l'Eau un modèle de culture maraîchère.

Alors que cette petite colonisation étrangère faisait la preuve de son efficacité, le Second Empire croyait trouver la solution à la mise en valeur l'Algérie dans l'action de grandes sociétés disposant d'importants capitaux La première créée, à la demande de deux Suisses, fut la « Compagnie genevoise », qui obtint 2.000 hectares dans la région de Sétif avec, en particulier, l'obligation de fonder 10 villages de 50 feux. Elle s'adressa d'abord à l'immigration suisse et allemande avec comme représentant à ses début Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge en 1863 et premier prix Nobel de la paix, qui, de
1853 à 1868, s'occupa de colonisation en Algérie. La compagnie remplit en partie ses engagements et, en 1870, on comptait 428 Européens sur ses terres.

b) Dans les villages

Il est remarquable que les deux premiers centres créés en Algérie furent pour des étrangers. Quelque 500 émigrés allemands et suisses qui devaient s'embarquer au Havre pour l'Amérique, dans le courant de 1831 ayant changé de résolution se dirigèrent sur Alger où une centaine d'entre eux moururent de misère. Poussée par la nécessité et un certain désir de publicité, l'Administration, en 1832, créa pour les autres, auvoisinage d'Alger, le centre de Dély Ibrahim qui reçut 50 familles et celui de Kouba qui en reçut 23.

De 1840 à 1869 de nombreux projets virent le jour pour peupler villages ou des hameaux d'éléments étrangers, mais tous n'aboutirent pas. Victor Demontès dénombre 21 créations mais trois au moins n'ont jamais reçu un commencement d'exécution et, dans certains cas, par suite mauvais choix des colons l'échec fut immédiat : des 130 Irlandais qui débarquèrent à Bône en 1869 (Mac-Mahon était alors gouverneur général) quelques-uns restèrent comme journaliers. la plupart demandèrent 1eur rapatriement, trois familles seulement s'établirent à Aîn Amara et aucune ne voulut aller à Clauzel, un hameau et un centre à l'Est de Constantine mentionnés comme de peuplement irlandais. Il en avait été différemment
ailleurs, à La Stidia, par exemple. à l'ouest de Mostaganem. où des Prussiens devenus colons algériens avaient créé le village en 1846. Au total, on peut estimer qu'une quinzaine de centres, d'importance diverse, reçurent des concessionnaires étrangers : Prussiens rhénans, Badois, Suisses. Irlandais, Tyroliens, Napolitains, Espagnols avec parfois un jumelage curieux comme celui des Allemands et des Espagnols à Sidi Khaled, en 1863, au sud de Sidi Bel Abbés.

2. - L'afflux spontané

Il a fourni l'immense majorité des immigrants étrangers dans les villes comme dans les campagnes. A cause de la proximité géographique et de l'importance de leur population, l'Espagne et l'Italie sont à l'origine d'une Importante émigration qui s'est poursuivie même sous le Second Empire lorsque celle des Français se ralentissait considérablement car si ces derniers étaient moins attirés à cause des concessions devenues rares, Espagnols et Italiens restaient indispensables dans
l'agriculture et pour les grands travaux.

a) Les Espagnols

Leur présence en Algérie est antérieure à l'occupation française. Tous, en effet, ne quittèrent pas le pays après l'abandon officiel d'Oran en 1791 et des artisans notamment y demeurèrent à la demande du bey de Mascara ainsi que quelques commerçants, environ 200 personnes. A partir de juillet 1830, les Espagnols affluent rapidement surtout vers Alger
d'abord et par la suite vers Oran. En 1845, pour 46.335 Français on compte en Algérie 25.335 Espagnols dont les deux tiers dans le département d'Alger. Le mouvement s'accélèrera en se tournant de plus en plus vers l'Oranie et, au début du XX° siècle, l'écart entre les entrées et les sorties sera de 4.000 à 5.000 individus par an. Chassés le plus souvent par la misère, parfois par les troubles politiques, ils viennent surtout du Levant (Alicante, Valence, Murcie), des Baléares ou de provinces intérieures très pauvres comme celle d'Albacete.

Sans eux la mise en valeur de l'Oranie eut été très difficile sinon impossible mais, à la fin du XIX° siècle on pouvait craindre que celle-ci ne devint une province espagnole si on en juge par la situation démographique des 20 principaux centres en 1887 :

 Centres

 Espagnols

 Français

Oran
  Sidi-Bel-Abbès
  Saint-Denis-du-Sig 
  Mascara
  Mostaganem 
  Tlemcen
  Arzew
  Relizane
  Perrégaux
  Saîda
  Saint-Cloud 
  Aîn-Temouchent
  Mers-ElKébir
  Beni-Saf 
  Misserghin 
  Bou-Sfer
  Aîn-El-Hadjar
  Sainte-Barbe-du-Tlélat 
  Bou-Tlelis 
  Saint-Leu

31.121
  10.291
  5.710
  2.249
  1.730
  1.199
  2.130
  1.952
  1.811
  1.321
  1.348
  1.538
  1.837
  1.818
  1.401
  1.527
  1.222
  744
  667
  669

14.931
  3.682
  1.441
  3.094
  3.077
  3.446
  1.236
  1.004
  937
  1.323
  1.116
  850
  407
  417
  715
  335
  371
  468
  526
  449

Soit au total une population de 72.285 Espagnols pour 39.825 Français, ces derniers ne l'emportant que dans quatre agglomérations.

b) Les Italiens

C'est dans l'Est évidemment qu'ils sont le plus nombreux. Alors que la Sicile fournit les gros contingents en Tunisie, c'est de la Campanie et de la Calabre que proviennent d'abord en Algérie les immigrants.

Suivent, d'après les statistiques dont on dispose et qui sont fort incomplètes, la Toscane, l'Emilie, le Piémont, la Sicile, la Lombardie, la Vénétie. Les autres régions, dont la Sardaigne, comptent peu. La colonie italienne atteindra son maximum en 1886 avec 44.133 individus, soit moins du tiers de la colonie espagnole à ce moment (142.493).

Si la décroissance de la colonie italienne précède celle de la colonie espagnole, c'est sans doute à cause de la loi du 1er mars 1888 réservant aux bateaux français la pêche dans les eaux territoriales et qui quadrupla pendant trois ans le nombre de naturalisations individuelles. Mais à côté de la pêche les Italiens jouaient un rôle essentiel dans les travaux publics et avaient une place importante comme ouvriers agricoles et maraîchers concurrençant même parfois les Espagnols dans la région algéroise.

c) Les groupes minoritaires

Comptant 15.333 individus en 1886 (le sommet de leur courbe démographique), les Maltais constituent le troisième groupe étranger en Algérie. Etablis sur la côte orientale de l'Algérie avec une colonie particulièrement importante à Bône, ils furent d'abord les bateliers indispensables dans les ports primitifs de l'Algérie avant d'exercer dans le pays toutes sortes de petits commerces. Ils forment vraiment la quatrième composante européenne de la communauté pied-noir et ont longtemps conservé une incontestable personnalité.

Les Allemands étaient rapidement arrivés en nombre : 827 débarquent en 1843 et 708 sollicitent des concessions en 1844. Ils ont leur part dans la colonisation officielle et on trouve des groupes de colons allemands à Kouba et à Dély-Ibrahim (Alger), La Stidia et Sainte-Léonie (Oran), Guelma (Constantine). Mais beaucoup étaient disséminés et ils ne formaient pas une véritable colonie comme les Espagnols, les Italiens et les Maltais. Il semble que leur nombre maximum ait été de 5.759 en 1857 car ils se naturalisaient facilement (2.035 de 1861 à 1883 contre seulement 1.589 Italiens et 1.200 Espagnols cependant beaucoup plus nombreux).

Avec les Allemands et aussi les Belges (1.300 en 1896), les Suisses étaient considérés comme « une population coloniale » qu'il y avait intérêt à attirer et en 1845 le père Enfantin les voyait créant en Algérie « une nouvelle Suisse, une Allemagne, une Belgique africaines ». Cette bonne réputation explique en partie l'accueil favorable qui fut fait aux fondateurs de la Compagnie genevoise et à des Valaisans qu'on essaya d'installer sans succès dans la région de Koléa. Les Suisses étaient 1942 en 1857, 3.000 en 1896.

Sans compter la Légion étrangère où ils furent rapidement nombreux, les Polonais, dans les premières décennies, paraissaient devoir jouer un rôle non négligeable : on en compte 450 entre 1832 et 1836 ; en 1849 l'Autriche ayant décidé d'expédier en Amérique 202 immigrés polonais, ceux-ci s'emparèrent du bateau et relâchèrent à Marseille d'où ils
furent expédiés à Alger. Cependant, en 1857 on n'en dénombre plus que 225.

Plusieurs autres nationalités sont intervenues dans le peuplement européen de l'Algérie : Portugais, Grecs, Hollandais, Anglais, Irlandais..., mais en faible nombre. et en 1886, avant la loi de naturalisation automatique, ces groupes secondaires totalisent 7.559 individus sur 436.457 étrangers et 43.182 Israélites qui constituent eux la composante algérienne.

III. - L'ALGERIE

Si la grande majorité des immigrants partit de France et des pays de l'Europe méditerranéenne pour former un peuple de caractère essentiellement latin, c'est l'Algérie qui donna à la communauté pied-noir ses éléments les plus anciennement installés sur le sol de la Régence avec une composante majeure, les Juifs, et une autre, très mineure, d'origine musulmane.

1. - Les Juifs

L'origine des Juifs d'Algérie est complexe. Les premiers Hébreux vinrent sans doute, mêlés aux Phéniciens, peut-être un millénaire avant J.-C. Mais ce sont les persécutions en Orient, avant et durant l'époque romaine, qui déterminèrent les principales migrations vers l'Afrique du Nord où de nombreuses tribus berbères furent judaïsées et apparaissent dans l'histoire au Ve siècle suivant Maurice Eisenbeth, grand rabbin d'Alger. Malgré l'islamisation certaines de ces tribus se maintinrent jusqu'après l'arrivée des Français, quelques-unes nomades constituant les « Bahoutzim » (ceux du dehors) appelées encore « Yehoud el-Arab » (les Juifs des Arabes). A cette masse essentielle de Judéo-Berbères s'étaient ajoutés, surtout dans les villes, à partir de la fin du XIII° siècle, les Juifs chassés d'Espagne et ensuite, à la fin du XVII° siècle et au début du XVIII°, les Juifs livournais qui constituaient une aristocratie commerçante. Leur nombre total, très sous-estimé dans
les statistiques, devait s'élever à quelque 40.000 individus, soumis au statut de dhimmi, citoyen diminué, ce qui explique leur accueil très favorable fait aux Français.

Une évolution commença tendant à assimiler le judaïsme algérien au judaïsme français. Cependant, malgré les possibilités offertes par le sénatus-consulte du 14 juillet 1865, les naturalisations individuelles furent peu nombreuses. Il faut attendre 'le décret du 24 octobre 1870, pris à l'initiative d'Adolphe Crémieux, pour que soient incorporés en bloc à la population française environ 34.000 Israélites. Acte révolutionnaire qui, du jour au lendemain, transférait cette population d'une communauté à une autre. Grâce à leurs remarquables facultés d'assimilation les Juifs s'intégraient rapidement dans la civilisation occidentale, toujours de plus en plus proches de la population européenne même s'ils continuaient à former un groupe particulier, nettement différencié. Lors de la guerre d'Algérie, ils refuseront de répondre à l'appel du F.L.N. : très peu restèrent en Algérie, quelques-uns gagnèrent l'Espagne, Israël en accueillit environ 15.000 et quelque 125.000 devinrent comme les autres Pieds-Noirs, des « rapatriés ».

2. - Une composante d'origine musulmane

Si la naturalisation et l'évangélisation pouvaient apparaître comme les moyens d'une fusion entre la communauté indigène et la communauté européenne, il est certain que la France n'a jamais pratiqué systématiquement ni l'une ni l'autre.


Le nombre total des naturalisés ne dépasse pas 10.000 chez les musulmans et l'acquisition de la citoyenneté française n'implique pas ipso facto l'adhésion à la communauté européenne d'Algérie, les liens affectifs et religieux restant très forts avec la communauté d'origine.

La christianisation traduit une adhésion plus poussée et qui peut être totale comme dans le cas de certains Kabyles devenus catholiques ou protestants. L'exemple le plus démonstratif, mais unique, est celui des descendants des colons de Saint-Cyprien et Saint-Monique, complètement incorporés dans la communauté européenne et dont les parents, jeunes
Arabes évangélisés par Mgr Lavigerie, avaient été établis dans ces deux villages de la vallée du Chélif. On pourrait citer quelques cas exceptionnels où c'est la franc-maçonnerie qui a détaché un musulman de son milieu pour le faire adhérer à la société européenne par l'intermédiaire des idées laïques.

Pour être toujours rares, les mariages mixtes ne sont plus, après 1930, « une curiosité romanesque ». Dans les années précédant l'insurrection on en célébrait environ 75 chaque année en Algérie dont près des deux tiers entre Algériens musulmans et Françaises. Mais c'est surtout lorsque le père était français, le cas le moins fréquent, que s'effectuait l'incorporation à la communauté européenne. Dans celle-ci, combien d'individus peuvent donc se prévaloir, en
exceptant évidemment les Juifs, d'une ascendance berbère ou arabe ? Tous apports réunis, ce nombre ne doit pas dépasser de beaucoup le millier. Une note originale dans la formation d'une communauté dont
nous ne ferons qu'esquisser l'histoire en conclusion.

CONCLUSION

La formation de la communauté

C'est une pièce en trois actes dont le déroulement ne répond à aucun scénario classique car les épisodes les plus tragiques se situent au début et à la fin.

Il n'apparut pas certain tout d'abord qu'une population européenne pût s'implanter et croître en Algérie. Les premières décennies de la colonisation semblaient même démontrer le contraire : alors que le taux de mortalité était, en France, de 22 à 24 p. 1000, en Algérie jusqu'en 1856 il oscillait entre 39 et 93 p. 1000 et, en 1849. on avait compté 10.493 décès pour 5.206 naissances ; seule l'année 1854 enregistrait un excédent de naissances sur les décès. La situation s'améliore à partir
de 1856 mais encore en 1868 le nombre de décès l'emporte sur celui des naissances. Si, durant ces années, sauf de 1847 à 1849, la population européenne avait continué à augmenter, cela s'expliquait uniquement par l'immigration.

L'arbre planté, rien n'assurait que ses fruits seraient français. Vint alors la phase de la francisation juridique avec le décret Crémieux déjà signalé et la loi du 26 juin 1889 dite parfois de naturalisation automatique qui stipulait que tout enfant né en France ou en Algérie d'un étranger né lui-même en France ou en Algérie est français à la naissance ; et qui l'enfant né en France ou en Algérie de parents nés à l'étranger devient français avec faculté de réclamer la qualité d'étranger dans l'année qui suit sa majorité. L'effet de ces deux actes majeurs de 1870 et 1889 se traduit dans les nombres officiels du tableau suivant où la sous-estimation numérique des Juifs dans les premières décennies ne modifie pas le sens général de l'évolution :

Années

Proportion   pour 1.000 des Français et des étrangers dans la population non musulmane

Total   de la population non musulmane

Français

Israélites

Etrangers

1833

140

685

175

24.812

1841

301

325

374

55.374

1851

434

138

428

152.283

1861

508

127

365

220.843

1866

485

135

380

251.942

 

Années

 Français

 Etrangers

 Total   de la population non musulmane

1872

587

413

279.691

1881

560

440

412.435

1891

594

406

530.924

1901

656

344

633.850

1911

749

251

752.043

 1921

 761

 239

 791.370

1931

832

168

881.584

1936

866

134

946.013

1948

951

49

922.272

1954

949

51

984.031

 

 Années

Proportion   pour 1.000 des Français 
  et des étrangers dans la population
  non musulmane

                 
   

 Français

   
   

 Israélites

   
   

Etrangers 

   

 Total   de la population non musulmane

 

1833
  1841
  1851
  1861
  1866

140
  301
  434
  508
  485

685
  325
  138
  127
  135 

175
  374
  428
  365
  380

 24.812
  55.374
  152.283
  220.843
  251.942

 

1872
  1881
  1891
  1901
  1911
  1921
  1931
  1936
  1948
  1954

587
  560
  594
  656
  749
  761
  832
  866
  951
  949

413
  440
  406
  344
  251
  239
  168
  134
  49
  51

279.691
  412.435
  530.924
  633.850
  752.043
  791.370
  881.584
  946.013
  922.272
  984.031

Restait à donner à ce nouveau « peuple algérien » un esprit commun ou si l'on préfère, l'âme d'une petite patrie, ce qui n'existait certainement pas à la fin du XIX° siècle ni même au début du XX° comme le montrent d'une part les troubles antijuifs et, d'autre part, les craintes exprimées quant à l'assimilation des « néo-Français » alors qu'on estimait que les trois cinquièmes de la population européenne étaient, en fait, de sang étranger; à la tribune de la Chambre, le président du Conseil. Charles Dupuy, clamait son inquiétude ; des libéraux comme le juriste Emile Larcher disaient qu'« il faut avant tout mettre fin à l'application en Algérie de la loi de 1889 » ; l'historien Edouard Col évoquait le déclin de l'Empire romain « lorsque le titre de citoyen fut prodigué aux étrangers » et V. Demontès, toujours à propos de cette loi, terminait son gros livre, en 1906, par cette phrase : « Qu'on avise donc au plus tôt demain il sera trop tard.»

Une fois de plus les faits démentirent les prophéties en se cristallisant le mélange bouillonnant se montra beaucoup plus homogène qu'on avait pu le croire et d'une contexture incontestablement française. En faveur de la fusion jouèrent : l'emprise de l'environnement français avec l'école, le service militaire et la prépondérance économique ; les mariages mixtes favorisés par le fait qu'à la fin du siècle la colonie espagnole est la seule à être composée de plus de femmes que d'hommes ; le fait que l'immigration étant devenue très faible, le groupe était presque fermé. recevant seulement chaque année quelque 5.000 nouveaux arrivants ; enfin, , les années tragiques comme celles des deux guerres mondiales et plus encore, sans doute, celles qui marquèrent la fin de l'Algérie française.

On peut même dire qu'au-delà des frontières des situations analogues avaient engendré des réactions communes et que, débordant à l'Est et à l'Ouest, la communauté pied-noir était devenue nord-africaine, englobant en Tunisie et au Maroc les groupes d'origine semblable. Ainsi au lendemain de la décolonisation, c'est près de 1.500.000 individus qu'elle comptait sur le sol métropolitain, ajoutant à la diversité ethnique de la France qui a su faire sa substance de vingt peuples divers. Communauté qui n'a plus d'assise territoriale et essaie cependant de conserver son originalité. Dans quelle mesure y parviendra-t-elle 7 L'avenir le dira. Dans tous les cas, loin de rejeter la patrie française, la communauté pied-noir ne veut qu'apparaître comme un de ses éléments constitutifs et à coup sûr non le moins efficace.

INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

L. de Baudicour. La colonisation de l'Algérie. Ses éléments, Paris, 1856, 590 p. 
H. de Peyerimhoff, Enquête sur les résultats de la colonisation officielle de 1871 à 1895, Alger, 1906, 2 vol., 243 et 601 p. V. Demontès, Le peuple algérien, Alger, 1906. 624 p. 
J. Breil (sous la direction de), Résultats statistiques du dénombrement de la population le 31 octobre 1948, le 31 octobre 1954 (en Algérie). 
J.-B. Vilar, Emigracion espanola a Argelia (1830-19-00), Madrid. 1975, 537 p. 
J. Rublo, La emigracion espanola a Francia Barcelone, 1974 , 402 p. G.
Loth, Le peuplement italien en Tunisie et en Algérie, Paris, 1905, 495p. 
A. Chouraqui, La saga des Juifs en Afrique du Nord, Paris, 1972., 395 p., 
H. Chem(>uilli, Une diaspora méconnue : les Juifs d'Algérie, Paris, 1976, 327 p. 
H. Marchand, Les mariages franco-musulmans, Alger, 1954, 232 p.

Xavier YACONO.

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2 août 2017

Communiqués GPPNE juillet 2017

Du vendredi 28/07/2017

Chère Madame Michèle Soler et Amie,

Chère Présidente du Cercle Algérianiste de Nice,

            Notre Président, Pierre Granès, Chef de l'Etat Pied-Noir, vient de me transmettre l'adresse de votre messagerie.

           Il me faut vous dire, et le Président me lit en copie, combien  je suis heureux de vous avoir connue et fier de vous savoir aux côtés de notre Président, combien je suis honoré d'entendre chaque jour des échos si élogieux de votre Présidence du Cercle Algérianiste à Nice.

           Vous représentez, à mes yeux, la véritable représentation de l'idéal du Cercle Algérianiste et votre place est au pinacle des cœurs vaillants.

           Vous ne l'ignorez pas, je suis le co-fondateur du Cercle aux côtés de Maurice Calmein, qui est pour moi un véritable frère, et d'autres compagnons tels que Gérard Garcia que vous allez découvrir si vous prenez contact avec Roger Puertas, le talentueux animateur du blog Popodoran qui me permet de m'exprimer librement sur Internet.

           Vous êtes dans le droit fil des fondateurs du Cercle : effort d'âme, générosité, spontanéité, amour fraternel, dignité, responsabilité, courage et espérance.

           Je sais aussi combien la présence, à vos côtés de votre époux, est importante.

           Grâce à vous deux , nous gagnons une première bataille, celle de la fraternité entre tous les membres de ce Peuple Pied-Noir qui ne doit pas disparaître parce qu'il a un rôle majeur à jouer en Méditerranée.

           Nous ne sommes pas là pour le sauver mais pour sauver la civilisation méditerranéenne qui est en train de sombrer sous nos yeux.

           C'est pourquoi nous avons créé, dans le même temps, le Cercle Archimède afin d'appliquer la devise de notre illustre ancien : Donnez-moi un levier et je soulèverai la Terre.

           Ce levier est notre Principauté, celle des rives rassemblées,  au service de notre Peuple et, au travers de lui, au service du Monde.

           La vision est immense mais elle est à la mesure de nos possibilités.

           Nous sommes des Géants lorsque nous regardons ce que nos ancêtres ont réalisé en Algérie, en Tunisie et au Maroc et que nous regardons ce que deviennent ces pays qui risquent de tomber, dans les années à venir, aux mains des islamistes les plus radicaux.

           Nous nous levons pour dire non, pour ne pas subir, pour construire, pour aimer, pour partager. Soyons fiers, Chère Madame, de notre œuvre commune comme je suis fier d'être à vos côtés. Merci de grand cœur pour votre belle œuvre personnelle !

           Merci pour m'avoir accueilli si simplement et si gentiment à Nice, cette ville qui est maintenant la capitale de notre exil avant de larguer les amarres !

           Merci d'être aux côtés du Président Granès dont connaissons, toutes et tous, les grandes valeurs humaines !

           Chaque fois que j'ai tendance à baisser les bras, désormais, je pense à vous et à votre époux pour me redresser et pour continuer à combattre, nuit et jour. C'est la valeur de l'exemple !

           Nous allons certainement créer un ordre honorifique au titre de notre nouvel Etat pour récompenser et honorer les plus valeureux d'entre nous. Une décoration propre et honorable qui ne soit pas entachée par le sang des justes.

           Je crois que je pourrai considérer le travail comme terminé lorsque je verrai le Président Granès vous remettre, en premier, la décoration que vous méritez, sur le sol de notre nouvelle petite patrie, devant nos compatriotes et sous leurs acclamations.

           Alors, je pourrai descendre dans la tombe et regarder mes petits enfants grandir dans l'espace que nous leur auront légué.

           Nous, que l'on considère comme des gens du passé, des rétrogrades ou des revanchards, des colons ou pire des criminels, nous auront donné un avenir, une espérance fraternelle et durable à des milliers d'entre nous, sans aucun autre contrepartie que  d'aimer son prochain comme toutes les religions et philosophies l'enseignent, au titre d'un commandement universel, n'en déplaise à ceux qui mentent à Dieu pour tuer en son nom.

           Nous aurons ainsi démontré que nous ne sommes pas prêts pour entrer dans les musées et, comme les autruches, pour mettre la tête dans le sable afin de ne pas voir les réalités.

           Nous aurons clamé, haut et fort, que nous n'attendons plus rien des autres, de ceux qui ont martyrisé notre Peuple, que nous prenons notre destin à bras le corps , que nous ne tendrons plus la main et que, comme nos ancêtres, nous savons retrousser nos manches,  prendre la pioche et creuser le sillon.

           Merci, Chère Madame !

           Voulez-vous accepter mes hommages respectueux et me permettre, ainsi que votre époux, qui est à vos côtés, de vous embrasser bien fraternellement au nom de tous les nôtres ?

Amitiés respectueuses et sincères.

Jacques Villard Président du Conseil des Ministres - Gouvernement Provisoire Pied-Noir en Exil

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